par Augustin Turpin
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi tandis que Wall Street évoluait en territoire négatif à mi-séance, dans un contexte d'échanges peu animés pour le dernier jour de cotation de l'année, l'optimisme sur une baisse prochaine des taux des grandes banques centrales continuant d'animer les marchés, en l'absence d'autres indicateurs.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur une hausse de 0,11% à 7.543,18 points. Le Footsie britannique prend 0,14% et le Dax allemand 0,30%.
L'indice EuroStoxx 50 gagne 0,14%, le FTSEurofirst 300 0,2% et le Stoxx 600 0,15%.
À Wall Street, les échanges ont été modérés lors de la dernière session d'une année globalement positive, l'indice de référence S&P 500 oscillant autour de son plus haut niveau historique.
Le S&P progressé de près de 25% cette année grâce à une reprise massive des groupes technologiques à grandes capitalisations, tandis que le STOXX 600, qui atteint son pic de 23 mois, se dirige vers un gain annuel de près de 13%, porté par une forte hausse en novembre et en décembre.
"Nous avons absorbé une grande partie des rendements attendus en 2024. La dynamique positive des marchés est évidemment associée à la baisse des rendements, et la question est maintenant de savoir combien de temps cette tendance peut se poursuivre", a déclaré Samy Chaar, analyste Lombard Odier.
Les rendements futurs "sont probablement plus modérés" qu'ils ne l'étaient au début du mois de novembre, a ajouté Samy Chaar, qui indique que si les taux d'intérêt américains à long terme s'établissent autour de 3,5% ou 4%, il y a "peu de risque d'un grand revirement" et que les bénéfices continus des entreprises pourraient ajouter "quelques pourcentages de hausse".
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perdait 0,33%, le Standard & Poor's 500 -0,49% et le Nasdaq Composite -0,77%.
Aux valeurs, le titre Fisker prend 13,6%, le fabricant de véhicules électriques ayant annoncé une hausse de ses livraisons de plus de 300% d'un trimestre sur l'autre.
CHANGES
Le dollar a légèrement progressé (+0,02%) face à un panier de devises de référence, mais devrait encore terminer l'année 2023 sur une perte après deux années consécutives de hausse, sous l'effet des espoirs des investisseurs d'un assouplissement des taux d'intérêt de la Fed, tandis que l'euro perd 0,01% à 1,1061 dollar.
"Les marchés s'attendent à une réduction (des taux) plus tôt aux États-Unis et sont moins certains que la Banque centrale européenne (BCE) réduira les siens aussi rapidement, c'est pourquoi le dollar est très mou", a commenté Niels Christensen, analyste chez Nordea.
"L'appétit pour le risque est également positif, ce qui est un autre facteur négatif pour le dollar", a-t-il ajouté.
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro sont en baisse, dans la continuité de la tendance des deux derniers mois de l'année, lorsque l'inflation a ralenti plus que prévu et que la Banque centrale européenne a signalé que son cycle de hausse des taux était presque définitivement terminé, incitant les investisseurs à parier sur de fortes baisses de taux l'année prochaine.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a gagné 8,3 points de base à 2,023%.
Selon Emmanouil Karimalis, analyste chez UBS, les mouvements de vendredi sont probablement une "correction" après le rallye de masse.
"Personnellement, je suis un peu sceptique quant à la raison pour laquelle (les rendements) devraient baisser à partir de maintenant", a-t-il déclaré, ajoutant que les gouvernements vendront beaucoup de dette l'année prochaine et que le mois de janvier est généralement une période chargée en émissions, ce qui pourrait exercer une pression sur les rendements.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans gagne 0,7 point de base à 3,8567%.
"Le marché semble dériver vers un mouvement d'aplatissement baissier, avec peu d'activité réelle derrière car de nombreux investisseurs sont encore absents pendant la période des fêtes", a nuancé Gennaviy Goldberg, analyste chez TD Securities.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent mais devraient terminer l'année 2023 en baisse d'environ 10%, après deux années de hausse, les inquiétudes géopolitiques, les réductions de production et les mesures prises par les banques centrales pour maîtriser l'inflation ayant entraîné des fluctuations importantes des prix.
Le Brent prend 0,19% à 77,30 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progressant de 0,04% à 71,8 dollars.
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)