par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi et à Wall Street deux des trois indices évoluaient dans le rouge à mi-séance, l'appétit pour le risque étant plombé par plusieurs indicateurs macroéconomiques décevants en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, les incertitudes sur le plafond de la dette américaine, ainsi que les prévisions de Home Depot sur la demande des consommateurs.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,16% à 7.406,01 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,34% et le Dax allemand 0,12%.
L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,02%, le FTSEurofirst 300 de 0,40% et le Stoxx 600 de 0,42%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,64%, le Standard & Poor's 500 de 0,27%, tandis que le Nasdaq avance de 0,22%.
L'impasse dans les négociations entre démocrates et républicains sur le plafond de la dette renforce les craintes d'un défaut de paiement des Etats-Unis alors qu'une nouvelle réunion est prévue à 19h00 GMT à la Maison blanche. Peu d'observateurs, à l'image d'Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, croient à une issue immédiate sur la question, tandis que la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, juge que les conséquences de ce dossier sont déjà désastreuses pour l'économie américaine, selon des déclarations préparées en vue d'un événement à Washington.
Concernant les indicateurs économiques du jour, les ventes au détail aux Etats-Unis ont enregistré en avril une hausse moins forte que prévu, de 0,4%, signe que les consommateurs commencent à ressentir les effets de la hausse des prix et des taux d'intérêt.
Le géant des magasins de bricolage Home Depot a abaissé mardi sa prévision de ventes et de bénéfice annuels en raison justement d'un ralentissement de la demande, provoquant une baisse de son action de 1,72% et celle des distributeurs comme Walmart (NYSE:WMT)(-0,65%), Macy's (-1,43%) ou encore Lowe's (-1,42%).
En Europe, les inquiétudes sur l'économie ont été ravivées par une dégradation du moral des investisseurs allemands avec un indice ZEW à 10,7 en mai, tandis que le FMI a dit attendre une croissance modérée du PIB allemand à court terme.
Avant cela, les données chinoises avaient montré que la production industrielle (+5,6% sur un an) et les ventes au détail (+18,4%) étaient ressorties inférieures aux attentes.
VALEURS
En Europe, une grande partie des indices sectoriels ont fini dans le rouge, l'automobile (-0,94%) et les ressources de base (-0,97%) ayant particulièrement souffert des nouvelles en provenance de la Chine.
Dans les valeurs individuelles, Bouygues (EPA:BOUY) (-3,71%) a accusé la plus forte baisse du CAC 40 après ses résultats trimestriels, tandis que Faurecia (EPA:EPED) (+3,13%) a profité sur le SBF 120 d'une recommandation à "l'achat" de Goldman Sachs (NYSE:GS).
A Londres, Vodafone (LON:VOD) a plongé de 7,44% après l'annonce d'une prévision de repli de son flux de trésorerie cette année, une annonce qui a pris le pas sur le plan de suppression de 11.000 postes sur trois ans. Son concurrent Telecom Italia (BIT:TLIT) a cédé 2,24% à Milan en raison des doutes sur la vente de son réseau fixe.
CHANGES
Le dollar s'apprécie de 0,18% face à un panier de devises de référence après les chiffres des ventes au détail.
L'euro s'affiche à 1,0865 dollar (-0,06%), tandis que la livre sterling se traite à 1,2493 dollar (-0,27%).
TAUX
La tendance sur les rendements des emprunts d'Etat s'est inversée après les données des ventes au détail aux Etats-Unis: le dix allemand a fini en hausse d'environ trois points de base, à 2,34%, et son équivalent américain prenait cinq points, à 3,56%.
PÉTROLE
Le relèvement des prévisions de l'AIE sur la demande mondiale de brut pour cette année ne suffit pas à soutenir les cours pétroliers, pénalisés par les données en provenance de Chine: le Brent cède 0,15% à 75,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,08% à 71,05 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)