par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi et Wall Street évoluait sur une note hésitante à la mi-séance, les investisseurs se montrant prudents avant les annonces de politique monétaire de plusieurs grandes banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque d'Angleterre (BoE).
À Paris, le CAC 40 a été pénalisé par la chute de 12% du titre Société Générale (EPA:SOGN), dont le nouveau directeur général Slawomir Krupa n'a pas convaincu avec son plan stratégique, et a fini en repli de 1,39% à 7.276,14 points. Le Footsie britannique a cédé 0,76% et le Dax allemand a abandonné 1,05%.
L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,14%, le FTSEurofirst 300 de 1,04% et le Stoxx 600 de 1,13%.
En Europe, l'optimisme né la semaine dernière de la perspective d'une fin de la remontée des taux de la Banque centrale européenne (BCE) a laissé place lundi à de nouvelles craintes sur la trajectoire des taux des grandes banques centrales.
Plusieurs responsables de la BCE comme Bostjan Vasle et Robert Holzmann ont souligné qu'un nouveau renchérissement du coût du crédit ne pouvait être exclu, tandis que Peter Kazimir a dit qu'il fallait attendre le printemps pour conclure que le pic des taux avait été atteint.
En Grande-Bretagne, où la BoE doit rendre ses décisions jeudi, le marché attend une nouvelle hausse du principal taux directeur à 5,50%, tandis qu'aux Etats-Unis, l'incertitude demeure sur le choix de la Fed pour la réunion de novembre et au-delà après le statu quo prévu mercredi.
"Avec une inflation toujours bien supérieure à l'objectif de 2% de la Fed, une nouvelle hausse des taux est certainement plus probable qu'une baisse des taux, malgré les souhaits les plus chers des marchés", écrit dans une note Saira Malik, responsable investissements chez Nuveen.
Les décisions des banques centrales suisse, norvégienne et japonaise sont également attendues cette semaine, ainsi que les chiffres mensuel de l'inflation en zone euro et dans plusieurs pays européens.
VALEURS
Société Générale (-12,05%) a animé les échanges à Paris, terminant en queue du CAC 40 et accusant l'une des plus fortes baisses du l'indice paneuropéen Stoxx 600 après la présentation du plan stratégique 2026 de la banque.
Le compartiment technologique (-1,29%) a également souffert avec la remontée des rendements obligataires et l'abaissement des prévisions de Nordic Semiconductor (-9,95%) pour le trimestre en cours.
L'indice de la santé (-1,83%) a été pénalisé par Lonza (SIX:LONN), le directeur général Pierre-Alain Ruffieux ayant décidé de quitter le laboratoire pharmaceutique à la fin du mois, ce qui suscite des inquiétudes quant aux perspectives de bénéfices du groupe.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,23%, le Standard & Poor's 500 de 0,27% et le Nasdaq de 0,22% dans une séance volatile, marquée par la baisse de certaines des grandes valeurs technologiques et de croissance comme Nvidia (NASDAQ:NVDA) (-0,39%) et Tesla (NASDAQ:TSLA) (-2,75%).
Le concepteur de puces Arm Holdings, qui a effectué la semaine dernière des débuts réussis sur le Nasdaq, cède 5,54%, Bernstein entamant le suivi de la valeur à "sous-performance" dans un contexte d'inquiétude pour la demande dans le secteur.
CHANGES L'indice dollar, mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de devises internationales, s'est rapproché lundi de son plus haut niveau depuis six mois, à 105,32 points, avant les décisions de la Fed, certains experts, à l'image d'Alvin Tan de RBC Capital Markets, estimant que l'économie américaine est plus solide que celle de l'Europe ou de l'Asie.
L'euro se traite à 1,0686 dollar (+0,29%) et la livre sterling à 1,2396 dollar (+0,06%).
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de près de cinq points de base à 2,718% et celui à deux ans a pris également environ cinq points, à 3,262%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans a touché un sommet de presque 16 ans, à 4,399%, au plus haut depuis novembre 2007. Le deux ans est repassé au-dessus du seuil des 5%.
PÉTROLE
La perspective d'une baisse des extractions de brut de l'Opep+ pour la fin de l'année conjuguée aux prévisions d'une forte demande en Chine tire le marché pétrolier, qui se dirige vers une troisième séance d'affilée dans le vert.
Le Brent avance de 0,63% à 94,52 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,16% à 91,82 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)