(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, portées par l'espoir que la Banque centrale européenne (BCE) mette fin à son cycle de resserrement monétaire après avoir relevé ses taux pour la dixième fois consécutive.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,19% à 7.308,67 points. Le Footsie britannique a pris 1,95% et le Dax allemand 0,97%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,33%, le FTSEurofirst 300 de 1,53% et le Stoxx 600 de 1,52%.
La BCE a relevé jeudi d'un quart de point ses taux d'intérêt mais a signalé que ce cycle de resserrement monétaire, le plus agressif depuis la création de l'institution, touchait probablement à sa fin.
Dixième hausse d'affilée du coût du crédit dans la zone euro, la décision de l'institution de Francfort porte son taux de dépôt à 4%, son plus haut niveau depuis la création de l'euro en 1999.
"Sur la base de son évaluation actuelle, le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront fortement au retour au plus tôt de l’inflation au niveau de l’objectif", a déclaré l'institution dans son communiqué.
L'inflation ne devrait pas revenir à l'objectif de 2% de la BCE avant la toute fin de 2025, a estimé la présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse.
"Les marchés se réjouissent essentiellement de la fin du cycle et c'est pourquoi même cette hausse de taux de 25 points de base est accueillie par une forte reprise", a déclaré Pooja Kumra, stratège senior pour les taux européens et britanniques chez TD Securities.
La BCE a parallèlement revu à la hausse jeudi ses prévisions annuelles d'inflation et s'attend à une inflation de 5,6% cette année et de 3,2% en 2024, contre des prévisions précédentes de 5,4% et 3,0%.
Les investisseurs suivront le 20 septembre la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait, selon leurs attentes, opter pour un statu quo.
Au Royaume-Uni, une nouvelle hausse des taux par la Banque d'Angleterre est attendue le 22 septembre.
En Chine, la banque centrale a annoncé jeudi une diminution des réserves obligatoires (RRR) imposées aux principales banques du pays, une mesure destinée à maintenir des liquidités importantes et à soutenir la reprise économique.
VALEURS
Après les annonces de la BCE, le compartiment des valeurs bancaires, très sensible aux taux d'intérêt, a fini sur un gain de 1,98%, tandis que l'immobilier a pris 2,98% et ressort à son plus haut niveau depuis 6 mois.
Le secteur de l'énergie a progressé de 2,42%, soutenu par la hausse des prix du brut, tandis que les ressources de base ont augmenté de 4,2%.
Les valeurs automobiles allemandes, fortement exposées à la Chine, ont penalisé le compartiment automobile, qui a abandonné 0,43% alors que Pékin a averti la Commission européenne que son enquête sur les subventions aux constructeurs chinois de véhicules électriques, annoncée la veille, pourrait nuire aux relations commerciales.
Porsche (ETR:P911_p), dont la Chine est le plus grand marché, a perdu 2,3% et BMW (ETR:BMWG) 1,4%.
Bouygues (EPA:BOUY) a gagné 2,4%, bénéficiant du relèvement de recommandation d'Exane BNP Paribas (EPA:BNPP) à "superformance" contre "neutre", tandis que Fnac Darty a perdu 1,3%, pénalisé par le retrait de son offre d'émissions obligataires senior de 300 millions d'euros au lendemain de son annonce.
Ailleurs en Europe, Deliveroo a pris 6,1%, Sachem Capital ayant évoqué l'hypothèse selon laquelle le groupe britannique de livraison de repas pourrait être la cible d'un rachat.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,65%, le Standard & Poor's 500 0,63% et le Nasdaq Composite 0,60%, tirés par les espoirs d'une pause dans les hausses de taux de la Fed la semaine prochaine.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les investisseurs ont digéré jeudi une série de données économiques attestant du dynamisme de l'économie : les prix à la production(PPI) pour la demande finale ont augmenté plus qu'attendu en août, tout comme les ventes au détail, tandis que les inscriptions au chômage pour la semaine au 9 septembre ont été inférieures aux attentes - à 220.000 contre un consensus de 225.000-, signe d'un marché du travail tendu.
CHANGES
Les annonces de la BCE, avec la perspective de la fin du resserrement monétaire, ont affaibli l'euro.
Le dollar, qui a atteint jeudi un plus haut de six mois après les données économiques solides publiées dans la matinée aux Etats-Unis, prend 0,45% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro EUR= perd 0,66% à 1,0657 dollar.
TAUX
Les rendements obligatoires en zone euro ont reculé jeudi avec les annonces de la BCE.
Le rendement du dix ans allemand, référence pour la zone euro, a perdu près de 6 points de base à 2,59%, tandis que le taux à deux ans a reculé d'environ 1 point de base à 3,158%.
Les marchés obligataires américains sont inchangés, la publication de données économiques plus solides que prévu n'ayant pas entamé les espoirs d'une pause dans les hausses de taux de la Fed la semaine prochaine: le rendement du dix ans évolue à 4,2803%, et celui à deux ans à 4,9882%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole ont encore grimpé sur fond de craintes concernant la réduction de l'offre.
Le Brent, qui a atteint son plus haut de l'année, prend 1,71% à 93,45 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progressant de 1,64% à 89,97 dollars CLc1.
A SUIVRE VENDREDI:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá)