PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse mercredi, portées par les valeurs du luxe et de la distribution, ce dont Paris a particulièrement profité, mais Wall Street reculait à mi-séance, la résistance de l'économie américaine mise en lumière par une nouvelle série de statistiques alimentant la crainte d'une poursuite des hausses de taux par la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a gagné 1,21% à 7.300,86 points, au plus haut depuis ses records de janvier 2022. Le Footsie britannique a pris 0,55% et le Dax allemand a fini sur une progression de 0,82%.
L'indice EuroStoxx 50 s'est octroyé 0,97%, le FTSEurofirst 300 0,55% et le Stoxx 600 0,42%.
Les gains en Europe tranchent avec le repli observé à Wall Street, où les principaux indices reculaient d'environ 0,5% au moment de la clôture.
Après l'annonce mardi d'une accélération mensuelle de l'inflation aux Etats-Unis, le rebond plus important que prévu des ventes au détail en janvier (+3%) nourrit les spéculations des observateurs selon lesquelles la Fed relèvera ses taux plus longtemps pour freiner l'économie.
"Les risques augmentent de façon astronomique de voir la Fed perdre patience et faire des anticipations de récession une réalité en relevant ses taux d'intérêt trop haut", a déclaré Christopher Rupkey, économiste en chef chez FWDBONDS.
VALEURS
Les groupes de grande distribution Carrefour (EPA:CARR) et Ahold Delhaize (EBR:DELB) ont bondi de 8,50% et 8,02% respectivement après la publication de résultats solides.
Kering (EPA:PRTP) a pris 3,03%, le propriétaire des marques Gucci et Saint Laurent ayant fait part d'un début d'année "très encourageant" en Chine après la fin de la politique chinoise de "zéro COVID".
Dans son sillage, LVMH (EPA:LVMH) a gagné 1,49%. Le leader mondial de l'industrie du luxe a par ailleurs annoncé la nomination du chanteur Pharrell Williams à la tête de la direction artistique des collections homme de Louis Vuitton.
Lanterne rouge du Stoxx 600, Barclays (LON:BARC) a chuté de 7,86%, le bénéfice annuel de la banque britannique ayant été affecté par la hausse des coûts, une baisse des commissions sur les transactions et une erreur de courtage.
CHANGES
Le dollar monte face à un panier de grandes devises (+0,68%) et a inscrit un pic de six semaines, une majorité de cambistes misant sur un taux final de la Fed plus haut alors que l'inflation reste élevée aux Etats-Unis.
L'euro recule ainsi à 1,0682 dollar (-0,49%).
La livre sterling perd plus de 1% face au dollar, l'indice des prix à la consommation britannique ayant moins augmenté que prévu en janvier, selon les chiffres de l'Office national de la statistique, qui montrent également un relâchement des tensions inflationnistes dans les services, un paramètre très suivi par la Banque d'Angleterre.
TAUX
Les rendements obligataires de référence en Europe et aux Etats-Unis montent: le dix ans allemand a fini au plus haut depuis début janvier à 2,475% et le dix ans américain prend quatre points de base à 3,7972%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont dans le rouge après les derniers chiffres de l'Energy Information Administration montrant une augmentation bien plus forte qu'attendu des stocks aux Etats-Unis la semaine dernière, à 16,3 millions de baril.
Le Brent perd 1,58% à 84,23 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,91% à 77,55 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)