par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes, hormis Paris, ont terminé en légère hausse mercredi, tandis qu'en fin de matinée à Wall Street deux des trois principaux indices étaient également orientés vers le haut, lors d'une séance en dents de scie avec des investisseurs hésitants après de nouvelles déclarations de Jerome Powell et la publication d'indicateurs macroéconomiques mitigés.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,2% à 7.324,76 points. Le Footsie britannique a gagné 0,13%, soutenu par les ressources de base (+1,21%) et le Dax allemand a avancé de 0,46% grâce notamment au compartiment de l'automobile (+0,39%) et à Continental (ETR:CONG) (+7,62%).
L'indice EuroStoxx 50 a grignoté 0,22%, le FTSEurofirst 300 0,13% et le Stoxx 600 0,08%.
S'exprimant devant la Chambre américaine des représentants mercredi après un discours la veille au Sénat, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a assuré qu'aucune décision n'avait encore été prise sur l'ampleur de la hausse des taux prévue pour ce mois-ci. Mardi, il avait secoué les marchés en annonçant que la Fed devra sans doute être plus agressive face aux récentes solides données économiques.
L'enquête mensuelle du cabinet ADP (EPA:ADP), publiée dans la journée, montre que le secteur privé aux Etats-Unis a créé plus d'emplois qu'attendu en février, soit 242.000 contre 119.000 postes le mois précédent. Cette enquête arrive en amont du rapport officiel du département américain du Travail, attendu vendredi, qui devrait, selon un consensus Reuters, montrer un ralentissement des créations d'emplois après des chiffres nettement supérieurs aux attentes de janvier.
La dernière enquête "Jolts" (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail, publiée mercredi, indique que les offres d'emploi aux Etats-Unis ont reculé moins que prévu en janvier, de 410.000 à 10,8 millions, tandis que les données du mois précédent ont été révisées à la hausse, à 11,2 millions.
Les traders tablent désormais avec une probabilité de près de 70% sur une hausse des taux de la Fed de 50 points de base à l'issue de sa réunion des 21 et 22 mars. Ils anticipent un pic des taux à 5,66% d'ici septembre.
Pour Rick Rieder de BlackRock (NYSE:BLK), ce taux pourrait même culminer à 6% contre une fourchette des "fed funds" actuellement à 4,50%-4,75%.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, l'immobilier (-1,14%) a accusé la plus forte baisse sectorielle dans la perspective d'un resserrement monétaire prolongé.
Dans le secteur de la consommation, Casino a chuté de 7,98%, son projet de désengagement dans la chaîne de supermarchés brésilienne Assaí suscitant des interrogations sur sa génération de trésorerie, tandis qu'Adidas (ETR:ADSGN) a cédé 2,12% après une baisse du dividende versé aux actionnaires.
Dans la défense, Thales (EPA:TCFP) (-3,62%) a déçu avec sa prévision de free cash flow pour cette année, tandis que dans la chimie, l'agence antitrust suisse a accusé Givaudan (-1,43%) d'entente sur les prix.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,12%, mais le Standard & Poor's 500 grappillait 0,29% et le Nasdaq 0,59%.
Tesla (NASDAQ:TSLA) était en recul de 2,91%, Berenberg ayant abaissé sa recommandation sur le constructeur automobile à "conserver", tandis qu'Occidental Petroleum avançait de 0,72% après la décision de Berkshire Hathaway de porter à 22,2% sa participation dans la compagnie pétrolière.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'économie de la zone euro a stagné, avec une croissance nulle du PIB sur les trois derniers mois de 2022 par rapport au trimestre précédent, montrent les statistiques révisées d'Eurostat.
En Allemagne, la production industrielle a augmenté plus que prévu en janvier, de 3,5%, tandis que les ventes au détail ont baissé contre toute attente sur la même période, de 0,3% en termes réels sur un mois, selon les données de Destatis.
CHANGES
Le dollar est stable (-0,05%) face à un panier de devises de référence au moment de la clôture des Bourses en Europe, mais il est monté en séance à un sommet de trois mois à 105,883 points.
L'euro est quasiment inchangé à 1,0548 dollar après avoir touché en séance un creux de deux mois face au billet vert, à 1,0524 dollar.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans progresse encore après sa forte hausse de mardi, prenant plus de trois points de base, à 5,044%. Son équivalent allemand a fini sur un gain de 1,6 point à 3,32% après avoir atteint 3,367% en matinée, au plus haut depuis 2008.
PÉTROLE
La perspective d'un durcissement du resserrement monétaire de la Fed pèse sur les cours pétroliers: le Brent abandonne 0,49% à 82,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,85% à 76,92 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)