PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé sur une note hésitante vendredi, à l'issue d'une semaine riche en données et avant une décision de politique monétaire décisive de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,62% à 7.240,77 points, tandis que le Dax allemand progressait de 0,14%. Le Footsie britannique s'est octroyé 0,49%.
L'indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une progression de 0,38%, mettant fin à sept séances consécutives dans le rouge, contre un gain de 0,2% pour le FTSEurofirst 300 et 0,22% pour le Stoxx 600.
Sur la semaine, le CAC 40 perd 0,72% et le Stoxx 600 0,76%.
Les données américaines publiées cette semaine ont témoigné une nouvelle fois de la résistance de l'activité aux hausses de taux, alors que l'inflation ralentit et que les tensions sur les marchés du travail commencent à s'estomper.
Le scénario idéal de l'atterrissage en douceur semble donc se confirmer, et les données d'inflation, attendues mercredi, pourraient venir encourager ces perspectives.
Ces données seront d'autant plus importantes qu'il s'agira de la dernière publication de l'inflation avant la décision de la Réserve fédérale, le mercredi 20 septembre.
En zone euro, à l'inverse, l'activité et le sentiment continuent de s'affaisser, comme l'ont montré les indicateurs PMI définitifs pour le mois d'août, ce alors que l'inflation demeure supérieure à la cible de la BCE et que la remontée des prix du pétrole couplés à l'affaiblissement de l'euro pourraient raviver les craintes inflationnistes.
La BCE devra trancher jeudi alors que les dissensions entre les membres de son conseil des gouverneurs s'accroissent, et choisir de relever ses taux ou de mettre en pause son resserrement monétaire, les marchés monétaires favorisant la seconde option.
"Deux facteurs favorisent une pause : plusieurs responsables habituellement restrictifs n'auront pas le droit de vote la semaine prochaine dans le cadre du système de vote rotatif de la Banque. Ensuite, le seul compromis possible semble être une pause associée à un message restrictif, qui permettrait d'éviter une hausse immédiate", estime Felix Feather, analyste économique européen chez abrdn.
VALEURS
Computacenter a bondi de 15,31%, en tête du Stoxx 600, après que le fournisseur de services informatiques a déclaré que son bénéfice semestriel ajusté avant impôts avait augmenté de 8,8%.
Barclays (LON:BARC) a initié la couverture du groupe d'ingénierie suédois Alfa Laval, recommandant "surpondérer", et du groupe finlandais Wartsila, recommandant "sous-pondérer", citant des facteurs de soutien cycliques et circulaires pour le premier, et des perceptions de marché erronées pour le second. Wartsila a perdu 5,09%, parmi les pires performances du Stoxx 600, tandis qu'Alfa Laval a cédé 0,54%.
A WALL STREET
Wall Street avance à l'heure de la clôture en Europe, soutenu par les titres technologiques qui progressent alors que les investisseurs se positionnent avant la publication des données d'inflation mercredi.
A l'heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une hausse de 0,28% pour le Dow Jones, contre 0,37% pour le Standard & Poor's 500 et 0,57% pour le Nasdaq Composite.
TAUX
L'aversion au risque profite aux rendements américains, qui déclinent.
Le rendement du Treasury à dix ans décroît de 2,8 pb à 4,2344%, tandis que le taux à deux ans est stable à 4,9485%.
Le rendement du dix ans allemand abandonne 2,1 pb à 2,597%, tandis que celui du taux à deux ans cède 2 pb à 3,067%.
CHANGES
Les trajectoires économiques divergentes entre la zone euro et les Etats-Unis creusent l'écart entre l'euro et le dollar, la monnaie unique se dirigeant vers sa huitième baisse hebdomadaire consécutive face au billet vert.
Le dollar recule de -0,1% face à un panier de devises de référence mais devrait néanmoins enregistrer sa huitième hausse hebdomadaire, la plus longue série depuis 2014.
L'euro grimpe de 0,07% à 1,0706 dollar, et la livre sterling est stable à 1,2471 dollar.
PÉTROLE
Le brut ne réagit pas à la dégradation des perspectives économiques en Europe et en Chine mais progresse, soutenu par la décision de l'Arabie Saoudite et de la Russie d'ajuster leur production en fonction des conditions de marché.
Le Brent se hisse de 0,9% à 90,73 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'octroyant 0,87% à 87,63 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron)