par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, soutenues notamment par les valeurs des médias, résistent lundi à mi-séance au regain de prudence sur les marchés d'actions, tandis que Wall Street est attendue en légère baisse à l'ouverture, un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) ayant mis en garde contre un excès d'optimisme quant à l'accalmie attendue sur les taux d'intérêt.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,19% pour le Dow Jones, de 0,27% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,47% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,34% à 6.616,72 vers 12h50 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,5% et à Londres, le FTSE avance de 0,4%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,38%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,42% et le Stoxx 600 de 0,26%.
L'optimisme qui s'est saisi des marchés d'actions depuis jeudi à la faveur du ralentissement plus marqué qu'anticipé de l'inflation aux Etats-Unis commence à s'estomper lundi.
"La baisse surprise de l'inflation (...), un message positif, doit être tempérée par le fait que l'inflation sera insuffisamment basse pour que les banques centrales estiment que leur mission est accomplie, explique Bruce Kasman, directeur d'études chez JPMorgan (NYSE:JPM), jugeant probable un nouveau resserrement monétaire.
Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la banque centrale américaine, a déclaré dimanche que la Fed pourrait envisager de ralentir le rythme de son resserrement monétaire en décembre sans pour autant relâcher complètement les freins dans la lutte contre la hausse des prix, estimant que d'autres données sont nécessaires.
Goldman Sachs (NYSE:GS) a cependant dit dimanche anticiper une baisse "significative" de l'inflation aux Etats-Unis l'an prochain avec un indice core PCE à 2,9% contre 5,1% actuellement.
Les marchés tablent sur un relèvement des taux d'intérêt de 50 points de base en décembre à 4,25%-4,5%, puis deux autres hausses de 25 points, ce qui les ferait culminer dans une fourchette de 4,75%-5,0%, selon le baromètre Fedwatch..
En zone euro, où la Banque centrale européenne (BCE) cherche également à juguler l'inflation, dont les chiffres définitifs pour le mois d'octobre seront connus jeudi, Fabio Panetta, membre du directoire de l'institution, a déclaré lundi qu'elle devait continuer à relever ses taux, tout en évitant un resserrement excessif qui pourrait détruire la capacité de production et aggraver la récession.
En attendant la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour le troisième trimestre prévue mardi, les données officielles publiées lundi montrent que la production industrielle dans le bloc a augmenté plus que prévu en septembre, de 0,9% sur un mois et de 4,9% en glissement annuel.
VALEURS EN EUROPE
Parmi les grands compartiments de la cote européenne, le secteur des médias enregistre la meilleure performance avec un gain de 1,09%, tandis qu'à l'opposé l'immobilier (-1,13%), sensible à l'évolution des taux, accuse la plus forte baisse.
Le secteur des médias est soutenu par le spécialiste britannique dans l'organisation d'événements et de salons professionnels Informa, dont l'action bondit de 6,58% à la faveur du relèvement de sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'année dans un contexte de rebond de la demande après la crise liée au COVID-19.
Le groupe britannique d'ouvrages pédagogiques Pearson (LON:PSON), la société de billetterie allemande CTS Eventim et le français Lagardère prennent respectivement 1,30%, 1,38% et 0,85%.
Dans les autres secteurs, Teleperformance (EPA:TEPRF), mis en cause sur les conditions de travail en Colombie, gagne 3,26%, une rencontre sur le dossier étant prévue entre le spécialiste des centres d'appel et le gouvernement colombien.
Le groupe de maisons de retraite Orpea perd 6,31% après des informations de presse selon lesquelles la Caisse des Dépôts pourrait prendre jusqu'à 29,9% de son capital.
Roche (SIX:ROG) cède 3,5% en réaction à des essais cliniques infructueux sur son traitement de la maladie d'Alzheimer.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe et aux Etats-Unis évoluent en ordre dispersé, les déclarations de Christopher Waller sur la détermination de la Fed à combattre l'inflation soutenant les taux américains, tandis que les propos de Fabio Panetta, jugés plus accommodants, pèsent sur les emprunts allemands.
Le rendement du Bund allemand à dix ans recule de près de quatre points de base à 2,12% et son équivalent américain de même échéance gagne six points à 3,88%.
CHANGES
Aux changes, le dollar avance de 0,79% face à un panier de devises internationales, profitant du reflux des anticipations de baisse des taux d'intérêt.
L'euro cède 0,43% à 1,0307 dollar mais a touché en séance un sommet depuis le 10 août à 1,0367. Parmi les cryptomonnaies, le bitcoin prend 2,85% à 16.775 dollars mais le secteur demeure sous pression après la chute de FTX alors que le directeur général de Binance, première plate-forme d'échange de cryptoactifs du monde, a plaidé lundi pour une nouvelle régulation.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont affectés par la vigueur du dollar et la résurgence de l'épidémie de COVID-19 en Chine. L'Opep a en outre réduit sa prévision de demande pour cette année et l'an prochain.
Le Brent abandonne 1,07% à 94,96 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,26% à 87,84 dollars le baril.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)