PARIS (Reuters) - Ubisoft (EPA:UBIP) chute mercredi matin en Bourse de Paris après l'annonce d'un accord sur la montée à son capital du chinois Tencent, dans lequel nombre d'observateurs voient d'abord un coup d'arrêt aux spéculations sur un possible rachat de l'éditeur de jeux vidéo.
L'action Ubisoft perd 12,55% à 38,04 euros à 10h15, la plus forte baisse de l'indice large européen Stoxx 600, lui-même en repli de 0,53%.
Le titre retombe ainsi à son niveau de la mi-mai.
L'accord dévoilé mardi soir porte à la fois sur l'achat par Tencent de 49,9% du capital de Guillemot Brothers Limited, la holding familiale premier actionnaire du groupe, et sur la possibilité donnée au groupe chinois de porter sa participation directe dans Ubisoft de 4,5% à 9,99%.
L'investissement de 300 millions d'euros de Tencent dans la holding a été conclu sur la base d'une valorisation de 80 euros par action Ubisoft. Un niveau bien supérieur au cours actuel mais qui laisse froid de nombreux analystes, pour lesquels l'accord écarte surtout la possibilité d'une offre publique d'achat sur l'ensemble du capital.
Cette hypothèse semble "encore moins probable" aujourd'hui, estime ainsi Cowen & Co, qui voit dans l'accord avec Tencent un élément positif pour Ubisoft mais pas pour son cours de Bourse.
"La perspective d'un rachat et celle d'une bataille pour Ubisoft ont disparu", constate de son côté Charles-Louis Planade, cher Midcap Partners. "Pour Tencent (...), cela revient à adresser à tous les autres acquéreurs possibles un message disant 'celui-là est moi'".
Pour JPMorgan (NYSE:JPM), "si Tencent ne peut pas vendre avant cinq ans et ne peut pas augmenter sa participation avant huit ans, Ubisoft peut toujours être racheté, mais cela serait difficile sans le soutien du concert Guillemot".
(Rédigé par Marc Angrand, avec Diana Mandiá et Danilo Masoni)