par Diana Mandia
(Reuters) - Hormis Francfort, les Bourses européennes ont terminé dans le vert lundi après un nouveau ralentissement de l'inflation dans la zone euro en juillet, les marchés y voyant un signe que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait mettre fin à sa série de hausses des taux d'intérêt.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,29% à 7.497,78 points. Le Footsie britannique a gagné 0,07% et le Dax allemand a pour sa part perdu 0,14%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 0,11%; le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 de 0,12%.
Sur un mois, le CAC 40 termine sur une hausse de 1,32% et le Stoxx 600 de 2,04%, les deux indices signant un deuxième gain mensuel consécutif.
Le quatrième mois consécutif de ralentissement de l'inflation dans la zone euro a bien lancé une semaine qui, comme la précédente, sera riche en résultats d'entreprises, en données économiques et en décisions de banques centrales.
L'inflation dans la zone euro a ralenti ce mois-ci à 5,3% sur un an, selon les chiffres de l'institut européen de la statistique, et la plupart des mesures sous-jacentes ont également diminué, ce qui pourrait conforter les anticipations des marchés sur une pause en septembre de la Banque centrale européenne (BCE) dans son cycle de hausses de taux.
L'institution de Francfort a choisi la semaine dernière de relever, sans surprise, ses taux d'un quart de point, mais la question est maintenant de savoir si elle les relèvera à nouveau en septembre ou non.
Une éventuelle pause après l'été ne serait pas forcément définitive, a prévenue la présidente de la BCE, Christine Lagarde, dans un entretien publié dimanche sur le site du Figaro.
L'économie de la zone euro a en outre progressé plus que prévu au deuxième trimestre, avec une hausse de 0,3%, contre 0,2% attendu par le consensus Reuters. Cependant, l'économie de l'Allemagne, première puissance du bloc, a stagné et celle de l'Italie a reculé.
"La force apparente de la croissance trimestrielle a été alimentée par quelques idiosyncrasies nationales et masque une dynamique sous-jacente qui est probablement plus proche de la stagnation", a déclaré Marc de Muizon, analyste chez Deutsche Bank (ETR:DBKGn).
VALEURS
Le brasseur néerlandais Heineken a abandonné lundi 7,97%, après avoir revu à la baisse ses prévisions pour 2023 et annoncé un repli plus fort que prévu de son bénéfice au premier semestre en raison du recul des ventes en Asie.
Dans son sillage, les fabricants de boissons alcoolisées Diageo (LON:DGE) et Anheuser-Busch Inbev ont perdu un peu plus de 1% chacun.
Novo Nordisk (CSE:NOVOb) a gagné 3,35% après le lancement de son médicament phare contre la perte de poids, le Wegovy, en Allemagne, son premier grand marché européen, soutenant ainsi le segment européen de la santé, qui a fini sur un gain de 1,25%.
A Paris, Atos (EPA:ATOS), qui avait déjà chuté de 22,50% vendredi après avoir fait état d'une perte opérationnelle au premier semestre, a perdu lundi 16,39% et a fini en queue de peloton du SBF 120.
Le distributeur en difficulté Casino, qui a déclaré avoir obtenu une dérogation des prêteurs sur les covenants financiers pour fin juin, a reculé de 15,24%, tandis que le groupe Bolloré a abandonné 3,36% après ses résultat semestriels.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, les indices de référence de la Bourse de New York sont presque inchangés, le Dow Jones recule de 0,01% et le Standard & Poor's 500 de 0,02%, tandis que le Nasdaq Composite grignote 0,04%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Outre les données relatives à l'inflation et au PIB dans la zone euro, les investisseurs ont pris connaissance de chiffres plus mitigés concernant l'activité manufacturière en Chine. L'indice PMI du secteur s'est contracté pour un quatrième mois d'affilée en raison de la faiblesse de la demande.
Les ventes au détail en Allemagne, publiées dans la matinée, ont également déçu.
CHANGES
Le dollar est quasiment inchangé (+0,04%) face à un panier de devises de référence, tout se dirigeant vers un repli mensuel en raison de la perspective d'une fin prochaine du cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale.
L'euro est stable à 1,1017 dollar.
La livre sterling varie peu également, avant la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont peu évolué, alors que les investisseurs tentent d'anticiper les prochaines actions de la BCE et ils ont à peine réagi aux chiffres de l'inflation.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, qui fait référence en Europe, a fini presque inchangé à 2,464%, tandis que celui des emprunts allemands à deux ans a fini lui aussi stable à 3,205%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans perd plus de deux points de base à 3,9468%, les investisseurs attendant notamment les données sur l'emploi plus tard dans la semaine pour évaluer l'impact de la campagne de resserrement monétaire sur l'économie.
PÉTROLE
Les prix du pétrole devraient afficher en juillet leurs plus fortes hausses mensuelles depuis plus d'un an, soutenus par la perspective que l'Arabie saoudite prolongera les réductions de production en septembre.
Le pétrole brut américain avance ainsi de 1,34% à 81,64 dollars le baril et le Brent était à 85,51 dollars, en hausse de 0,65%.
"Les prix du pétrole ont augmenté de 18% depuis la mi-juin, car la demande record et les réductions de l'offre saoudienne ont rétabli les déficits et le marché a abandonné son pessimisme en matière de croissance", dit Goldman Sachs (NYSE:GS) dans une note datée du 30 juillet.
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(Rédigé par Diana Mandiá)