par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en baisse jeudi avant plusieurs indicateurs américains tandis que les Bourses de la zone euro sont soutenues à mi-séance par des annonces de la Banque centrale européenne malgré la persistance des inquiétudes sur la propagation du coronavirus. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,4% pour le Dow Jones, de 0,5% pour le S&P-500 et proche de l'équilibre pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 gagne 0,27% à 4.884,39 points vers 11h25 GMT après avoir cédé jusqu'à 1,57% dans la matinée. À Francfort, le Dax prend 0,23% mais à Londres, le FTSE cède 0,12%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'octroie 0,45%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro monte de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,23%.
Au lendemain d'une séance de net repli, entre craintes sanitaires, perspectives économiques moroses et tensions entre l'Europe et les Etats-Unis sur le commerce, les marchés européens se ressaisissent à la mi-journée grâce à de nouvelles annonces de la Banque centrale européenne, qui s'engage entre autres à fournir aux banques centrales en dehors de la zone euro des prêts en euro pour faciliter la reprise économique.
La BCE, dont le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire était attendu à 11h30 GMT, a par ailleurs accepté de transmettre des documents importants aux autorités allemandes afin de leur permettre d'établir le caractère proportionnel de ses programmes d'achats d'actifs, selon des sources proches du dossier, une démarche qui vise à contrer le jugement de la cour constitutionnelle allemande mettant en cause sa stratégie anti-crise.
Les investisseurs n'en oublient pas pour autant de suivre avec beaucoup de prudence l'évolution de la pandémie, notamment aux Etats-Unis où la Floride, l'Oklahoma et la Caroline du Sud ont fait état mercredi d'un nombre record de nouveaux cas d'infection par le coronavirus. Au total, le pays a enregistré près de 36.000 cas supplémentaires en 24 heures, un chiffre proche du pic atteint fin avril à 36.426. La journée sera en outre animée par la publication, à 12h30, des chiffres définitifs du produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre et les statistiques hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
L'action Walt Disney cède 1,4% en avant-Bourse après le report par le géant du divertissement de la réouverture de ses parcs à thème et de ses hôtels en Californie dans l'attente du feu vert des autorités de l'Etat, confronté à la remontée des nouveaux cas d'infection par le coronavirus.
VALEURS EN EUROPE
La baisse la plus marquée en Europe revient au compartiment des transports et du tourisme, qui perd 1,45%, devant celui du gaz et du pétrole (-0,46%). A l'inverse, le secteur des services financiers gagne 1,15% et celui de l'automobile 1,18%.
Lufthansa (DE:LHAG) bondit de 12,19% après la décision de l'homme d'affaires Hermann Thiele d'approuver le plan d'aide de neuf milliards négocié par la compagnie aérienne, un feu vert jugé indispensable à la mise en oeuvre de celui-ci.
A Londres, Easyjet perd 6,78% après avoir levé environ 419 millions de livres sterling (462 millions d'euros) via un placement d'actions lancé pour renforcer son bilan face à la pandémie.
La société allemande de paiements électroniques Wirecard s'effondre de 78,52% après avoir annoncé qu'elle demandait l'ouverture d'une procédure de dépôt de bilan.
TAUX
La prudence des investisseurs face à la situation sanitaire et économique incertaine se traduit par un repli des rendements obligataires, le taux des Treasuries à dix ans perdant près de deux points de base, pour retomber à 0,6659% après un plus bas de dix jours à 0,663%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans cède trois points à -0,465%.
CHANGES
Le dollar gagne 0,26% contre un panier de devises internationales, profitant de sa qualité de valeur refuge alors que les investisseurs sont inquiets de la recrudescence du nombre de contaminations au coronavirus dans certains pays.
L'euro abandonne 0,41%, après avoir déjà cédé environ 0,5% mercredi, et revient à 1,1204 dollar
PÉTROLE
Le marché pétrolier poursuit son repli après avoir chuté de plus de 5% mercredi en réaction à l'annonce d'un nouveau record des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le Brent cède 0,57% à 40,08 dollars le baril, après un plus bas depuis le 16 juin à 39,47, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,05% à 37,61 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)