par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, sans grands changements, alors que des données indiquant une accélération plus marquée qu'attendu des prix à la consommation et une solidité du marché de l'emploi aux Etats-Unis ont atténué l'optimisme sur une baisse imminente des taux d'intérêt.
L'indice Dow Jones a gagné 0,04%, ou 15,29 points, à 37.711,02 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 3,21 points, soit 0,07%, à 4.780,24 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 0,54 point à 14.970,19 points.
Après une solide fin d'année 2023, les principaux indices de Wall Street peinent à s'inscrire dans une dynamique positive du fait de données économiques mitigées et de commentaires de responsables de la Réserve fédérale (Fed) ayant provoqué des doutes sur le calendrier et l'ampleur d'un potentiel virage dans la politique monétaire de la banque centrale américaine.
Le S&P-500, qui a brièvement dépassé en séance son record de clôture de janvier 2022 avant de voir ses gains s'effacer, affiche ainsi un léger repli depuis le début de l'année.
Le repli des rendements obligataires a permis à Wall Street de ne pas s'inscrire complètement en territoire négatif ce jeudi.
Des données publiées dans la journée par le département américain du Travail montrent que les prix à la consommation ont progressé plus qu'attendu en décembre, avec notamment une hausse des coûts des soins de santé.
Un rapport distinct indique que les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont reculé de manière inattendue. Les indicateurs du jour "renforcent l'idée que le marché s'est un peu emballé sur le timing des baisses des taux", a commenté Seema Shah, stratégiste en chef chez Principal Asset Management, à Londres.
"Ce ne sont pas de mauvais chiffres, mais ils montrent que le ralentissement de l'inflation est toujours lent et ne sera vraisemblablement pas une ligne droite vers les 2%", l'objectif de la Fed, a-t-elle déclaré.
"Toutefois, si le marché a probablement été trop enthousiaste dans ses prévisions initiales, il devrait finalement y avoir un alignement des étoiles pour une baisse des taux de la Fed, vraisemblablement autour du milieu de l'année", a-t-elle ajouté. Comme plusieurs responsables de la Fed, le président de la Fed de New York, John Williams, a affiché son scepticisme sur un virage imminent dans la politique monétaire, déclarant mercredi qu'il était prématuré d'appeler à des baisses de taux, citant le chemin encore à parcourir vers l'objectif d'inflation de 2%.
Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, a déclaré jeudi qu'une baisse des taux dès mars semblait trop tôt au regard des dernières données sur l'inflation, tandis que Tom Barkin, président de la Fed de Richmond, a dit ne pas être encore convaincu de la mise sous contrôle de la hausse des prix.
Pour la plupart, les secteurs majeurs du S&P-500 ont fini la séance dans le rouge, seules l'énergie et les technologies ayant enregistré une hausse.
Microsoft (NASDAQ:MSFT) a brièvement détrôné Apple (NASDAQ:AAPL) au rang de première capitalisation mondiale, alors que le titre du fabriquant de l'iPhone a perdu près de 4% depuis le début de l'année dans un contexte de préoccupations sur le ralentissement de la demande. Microsoft a fini à +0,49% et Apple à -0,32%.
A la veille de la publication de leurs résultats, coup d'envoi officieux de la saison, plusieurs grandes banques américaines dont JPMorgan Chase (NYSE:JPM), Bank of America (NYSE:BAC) et Wells Fargo (NYSE:WFC) ont reculé.
(version française Jean Terzian)