Plus de 400 personnes, des salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S Industry et des syndicalistes, se sont rassemblées mardi après-midi à Poitiers, où le Tribunal de Commerce doit décider de l'avenir de l'entreprise, deux jours après les promesses de commandes en hausse de PSA (PA:PEUP) et Renault (PA:RENA), a constaté un journaliste de l'AFP.
Environ 250 salariés venus en bus de l'usine de La Souterraine, ainsi que des représentants de la CGT de la Vienne et de départements proches, se sont réunis devant le Palais de Justice, à quelques encâblures d'une annexe où doit se tenir à huis-clos l'audience du Tribunal de Commerce prévue aux alentours de 16H30.
"Nous on lâche pas l'affaire! Il faut que le chiffre d'affaires de l'entreprise augmente pour qu'un maximum d'effectif soit repris!", a lancé Vincent Labrousse, délégué CGT. "Pour qu'on ne soit pas simplement une usine de frappe -- on n'a rien contre la frappe, c'est le coeur de notre métier -- mais on sait qu'il faut qu'il y ait de la diversification, si on veut rester", a-t-il ajouté.
Présent à la manifestation, l'ex-candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, est revenu devant des journalistes sur les récentes promesses des constructeurs PSA et Renault: "C'est de la com' évidemment! Ça montre que dès que ça gueule, dès que ça proteste, dès que les salariés ont la force de dire +non+, ça change le discours des patrons", a-t-il réagi.
Le site de GM&S à La Souterraine, deuxième employeur privé de Creuse, avec 283 salariés, est occupé depuis le 11 mai par les salariés qui affirment l'avoir "piégé" avec des bonbonnes de gaz. Alors que l'entreprise est en redressement judiciaire depuis décembre, les salariés se battent pour obtenir un sursis en vue d'une reprise.
Le Tribunal de Commerce devrait intégrer la nouvelle donne intervenue ces derniers jours: le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé dimanche que PSA et Renault, principaux clients de GM&S, augmenteront leur commandes, respectivement de 10 à 12 millions d'euros et de 5 à 10 millions.
Des engagements, qui, selon Bercy, devraient permettre d'atteindre un chiffre d'affaires 2017 proche de 25 millions d'euros, mais sur lesquels les salariés restaient prudents, dans l'attente de "concret" et de détails sur les commandes.
Le 16 mai, une manifestation nationale à l'appel de la CGT avait rassemblé à La Souterraine 2.000 à 3.000 personnes. Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à la présidentielle pour La France insoumise, y avaient pris part.