PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini dans le rouge vendredi après qu'un membre de la Réserve fédérale américaine a évoqué le scénario d'une hausse de taux aux Etats-Unis encore plus rapide que prévu par la Fed, provoquant une baisse des actions et une nette remontée du dollar.
À Paris, le CAC 40 a cédé 1,46% à 6.569,16 points. Le Footsie britannique a reculé de 1,9% et le Dax allemand de 1,78%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,8%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 1,66% et le Stoxx 600 a lâché 1,58%.
Sur la semaine, ce dernier perd 1,2% et le CAC 40 0,5%, mettant fin à une série de quatre semaines consécutives de hausse.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge: le Dow Jones perdait 1,1%, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite environ 0,9%.
Le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a déclaré prévoir une première hausse de taux dès l'année prochaine pour contenir une inflation plus élevée qu'attendu et qui se révélera, selon lui, plus durable.
En faisant part de sa position plus 'faucon' que celle de la majorité des membres de la Fed, James Bullard a jeté un froid sur les marchés des actions, qui se remettaient à peine des annonces de la banque centrale américaine mercredi.
La Fed avait en effet déjà surpris les marchés en annonçant qu'elle tablait sur une première hausse des taux d'intérêt dès 2023, et non plus en 2024, et qu'elle avait amorcé le débat sur la réduction à venir de ses achats d'obligations sur les marchés.
"Si Bullard n'est pas un membre votant du comité de politique monétaire de la Fed cette année, il le sera l'année prochaine (...) ce qui brouillera encore plus les pistes pour les marchés quant au moment où la Fed agira en réponse aux préoccupations inflationnistes", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.
Les propos de James Bullard "confirment l'évolution de la Fed, qui est désormais plus préoccupée par les pressions inflationnistes à la hausse", ont commenté pour leur part des analystes de Citigroup (NYSE:C) dans une note.
VALEURS
Tous les secteurs européens ont fini en baisse avec la plus forte chute pour les banques, dont l'indice Stoxx a cédé 2,95%, juste devant l'énergie (-2,9%) et les ressources de base (-2,67%).
A Paris, BNP Paribas (PA:BNPP) a fini en queue de peloton du CAC 40 (-4,56%) et TechnipFMC (PA:FTI) a perdu 4,53%.
Aramis, filiale de Stellantis, a baissé pour sa première journée de cotation sur le marché d'Euronext Paris, son action finissant à 22,7 euros après un prix d'introduction fixé à 23 euros.
Le groupe britannique de distribution Tesco (LON:TSCO) cède 4,07% après avoir fait état d'un net ralentissement de la croissance de ses ventes au Royaume-Uni au premier trimestre.
CHANGES
L'"indice dollar", qui mesure les variations de la monnaie américaine contre d'autres grandes devises, prend 0,43%, au plus haut depuis deux mois, toujours grâce aux annonces de la Fed mercredi et de James Bullard ce vendredi.
L'euro est logiquement en baisse, à 1,1872 dollar. La livre sterling recule également, pénalisée, outre le renchérissement du dollar, par la baisse surprise des ventes au détail britanniques en mai.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans, après avoir brièvement grimpé après les déclarations de James Bullard, recule à 1,4549%.
Dans son sillage, les rendements de référence de la zone euro ont fini eux aussi en repli.
Les analystes de J.P. Morgan maintiennent une recommandation acheteuse sur les emprunts d'Etat américains à 10 ans, estimant que la première hausse de taux n'aura pas lieu avant la seconde moitié de 2023.
PÉTROLE
Malgré la hausse du dollar, le pétrole est en hausse: le baril de Brent avance de 0,83% à 73,69 dollars et celui de brut américain (West Texas Intermediate, WTI) de1,34% à 71,99 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)