PARIS (Reuters) - Les principales Bourses de la zone euro sont attendues en hausse mardi, Wall Street semblant se diriger vers un rebond après les replis marqués subis la veille, mais le contexte de marché reste dominé par la double menace de la hausse des taux d'intérêt et du ralentissement de la croissance économique.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,87% pour le CAC 40 à Paris, de 1,08% pour le Dax à Francfort, de 0,26% pour le FTSE 100 à Londres et de 1,03% pour l'EuroStoxx 50.
À Wall Street, l'indice phare Standard & Poor's 500 a fini lundi sous 4.000 points pour la première fois depuis mars 2021 et en Asie, l'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon évolue dans le rouge pour la septième séance d'affilée, au plus bas depuis juillet 2020.
Les hausses de taux décidées la semaine dernière en Australie, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni entre autres sont loin d'avoir apaisé les craintes liées à l'inflation et alimentent en revanche celles d'une contraction de l'activité et d'une dégradation des perspectives de bénéfices des entreprises cotées.
La situation sanitaire en Chine, qui perturbe les chaînes d'approvisionnement et fait craindre une baisse marquée de la demande, pèse aussi sur la tendance.
"Hier, on a vu les rendements obligataires et les actions baisser fortement à l'unisson, un mouvement qui pourrait être motivé par la peur de voir l'économie mondiale se diriger vers un ralentissement marqué, la stagflation ou même la récession", résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets. "L'évolution des cours montre que les marchés sont plus préoccupés par ces scénarios que par la hausse des taux."
À WALL STREET
La Bourse de New York a fini en forte baisse lundi sur fond d'inquiétudes provoquées par l'inflation et le resserrement de la politique des banques centrales.
L'indice Dow Jones a cédé 1,99%, ou 653,67 points, à 32.245,7 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 132,08 points, soit 3,20%, à 3.991,26, finissant sous les 4.000 points pour la première fois depuis le 31 mars 2021.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 521,41 points (-4,29%) à 11.623,25 points, son plus bas niveau de clôture depuis novembre 2020.
La baisse des marchés d'actions a concerné l'ensemble des secteurs mais le repli le plus marqué a touché celui de l'énergie (-8,3%) avec la baisse des cours du pétrole. Apple (NASDAQ:AAPL) a perdu 3,08%, la principale contribution à la baisse du Nasdaq et du S&P 500.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant un rebond d'environ 0,5% pour le Dow, 0,8% pour le S&P et 1,3% pour le Nasdaq.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en baisse de 0,58%. Son repli, emmené par les valeurs technologiques, l'a ramené en séance à 25.773,83 points, son plus bas niveau depuis la mi-mars.
Sony (TYO:6758), qui devait publier ses résultats après la clôture, a cédé 3,14%.
En Chine, le SSE Composite gagne 0,82% et le CSI 300 0,85% au lendemain des promesses de nouvelles mesures de soutien à l'économique faites par la banque centrale mais à Hong Kong, l'indice Hang Seng recule de 2,12% après un week-end de trois jours, pénalisé par la chute de plusieurs grosses capitalisations comme Alibaba (NYSE:BABA) (-4,76%) ou Tencent (-2,23%).
CHANGES/TAUX
Le dollar cède un peu de terrain face aux autres grandes devises (-0,03%) mais reste proche du nouveau plus haut de 20 ans atteint en séance lundi.
L'euro remonte ainsi à 1,0571 contre moins de 1,05 au plus bas la veille.
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, à 3,0578%, évolue tout près de son niveau de clôture de lundi. Il était monté en séance à 3,203%, son plus haut niveau depuis novembre 2018.
Le Trésor doit émettre pour 45 milliards de titres à trois ans ce mardi, 36 milliards de titres à dix ans mercredi et 22 milliards à 30 ans jeudi.
En Europe, les rendements de référence sont en légère hausse dans les tout premiers échanges, à 1,103% pour le Bund allemand à dix ans.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui a vécu lundi sa pire journée depuis mars, continue de reculer face aux inquiétudes pour la demande mondiale, nourries par les confinements prolongés en Chine et le resserrement monétaire dans les pays occidentaux. Son repli est en outre amplifié par la vigueur du dollar.
Le Brent abandonne 1,25% à 104,62 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,19% à 101,86 dollars. Ils ont perdu respectivement 5,74% et 6,09% lundi.
(Rédigé par Marc Angrand)