Les géants japonais Toshiba, Fujitsu et Vaio envisagent de regrouper leurs activités PC dans un contexte de déclin de la demande face à la concurrence des smartphones et tablettes, rapporte vendredi le quotidien économique Nikkei.
Les trois groupes "vont bientôt commencer à négocier les détails, avec l'objectif d'esquisser un accord de base dès ce mois-ci et de lancer la compagnie en avril 2016". "Le projet pourrait cependant être abandonné s'il s'avère que l'opération ne devait rapporter que de maigres avantages financiers", prévient le journal.
L'idée serait de maintenir l'entité Vaio, née de la vente, en juillet 2014, par Sony (T:6758) de sa division PC à un fonds japonais, Japan Industrial Partners (JIP).
Toshiba et Fujitsu transfèreraient dans le nouvel ensemble leurs opérations situées dans l'archipel et à l'étranger, de la R&D à la production et aux ventes.
Les trois partenaires y investiraient chacun à hauteur de 30% environ, selon la même source.
Au Japon, la société ainsi formée contrôlerait un peu plus de 30% du marché, juste devant le japonais NEC allié au chinois Lenovo (HK:0992) (NEC Lenovo Japan Group), actuellement au premier rang avec une part de 26,3%.
A l'étranger, elle pourrait s'appuyer sur la force de Toshiba en Amérique du Nord, celle de Fujitsu en Europe, tout en bénéficiant de la notoriété de la marque Vaio.
Selon les chiffres du cabinet IDC, 308 millions d'ordinateurs ont été vendus en 2014, soit un recul de 2,1% sur un an, Lenovo et les américains Hewlett-Packard et Dell s'arrogeant près de la moitié du marché, contre quelque 6% pour Fujitsu, Toshiba et Vaio combinés, selon le Nikkei.
Toshiba a reconnu, dans un communiqué publié en réaction à ces informations de presse, "réfléchir à différentes possibilités, dont une intégration avec d'autres compagnies dans les PC". "Mais aucun accord n'a été conclu à ce stade avec une entreprise en particulier", a-t-il ajouté.
Le conglomérat est ébranlé par un scandale de falsifications comptables commises sur les instructions de trois PDG successifs entre 2008 et 2014. Puisque des pertes ont été masquées, des mesures de restructuration qui auraient dû être prises ne l'ont pas été et le groupe se trouve aujourd'hui dans une mauvaise passe.
Dans un commentaire du même acabit, Fujitsu a dit "considérer différentes options", tout en assurant que "rien n'avait été décidé".
A la Bourse de Tokyo, le titre de Fujitsu bondissait de 4,6% en dans la matinée à 661,1 yens, alors que Toshiba perdait 1,4% à 301,2 yens.