par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) - Renault (PARIS:RENA) a fait état jeudi d'un bond de 13,7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, la vigueur des immatriculations du groupe et des ventes à ses partenaires de l'alliance éclipsant les difficultés persistantes du marché automobile à l'international.
Le groupe a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 9,39 milliards d'euros. Pour la seule division auto, les ventes ressortent à 8,83 milliards (+14,3%), la moitié de la croissance venant des ventes aux partenaires de l'alliance, Nissan (TOKYO:7201) et Daimler (XETRA:DAIGn).
"L'impact a été particulièrement vigoureux ce trimestre-ci grâce au Rogue assemblé en Corée du Sud pour Nissan et à la Smart produite pour Daimler", a souligné Dominique Thormann, directeur financier de Renault, au cours d'une conférence avec les analystes, ajoutant que cette dynamique devrait se maintenir au cours des deux prochains trimestres.
Le crossover Rogue - le nom américain du Qashqai - est assemblé pour le marché américain dans l'usine Renault Samsung (KS:005930) Motors de Corée tandis que le site Renault de Slovénie assemble pour Daimler la nouvelle Smart quatre places aux côtés de la Twingo.
L'alliance Renault-Nissan, actuellement engagée dans un bras de fer avec l'Etat français, principal actionnaire de Renault, sur l'équilibre futur avec Nissan, permet aux partenaires des productions croisées de véhicules, des programmes communs de développement ou la simple fourniture de composants, comme des moteurs.
La baisse de l'euro face à de nombreuses devises a eu un impact favorable de 1,3 point, tandis que l'effet prix a joué positivement à hauteur de 2,1 points.
L'EUROPE REMONTE À 62% DU CHIFFRE D'AFFAIRES
Renault est ainsi parvenu à faire croître son chiffre d'affaires bien davantage que ses ventes en volume. Sur la période, les immatriculations du groupe ont augmenté de 0,8%, avec un bond de 9,9% en Europe - où Renault a relevé de 2% environ à 5% sa prévision de croissance du marché pour l'année.
En revanche, les immatriculations du groupe ont chuté de 11,3% à l'international, à cause notamment de la conjoncture économique défavorable au Brésil, toujours le deuxième marché du groupe derrière la France, et des retombées des sanctions internationales contre la Russie, qui a dégringolé de la 3e à la huitième position.
"Le marché européen (est) meilleur que prévu. En revanche, les marchés brésilien et russe devraient connaître une baisse plus marquée qu'attendu en début d'année", a souligné le groupe dans un communiqué.
Le poids de l'Europe est du coup remonté à 62% des ventes, contre 57% un an plus tôt et 51% au premier trimestre 2013.
Renault a néanmoins maintenu ses prévisions annuelles, à savoir une hausse de ses immatriculations et de son chiffre d'affaires à changes constants, une hausse de la marge opérationnelle du groupe et de l'automobile et un free cash-flow opérationnel de l'automobile positif.
L'action Renault a clôturé jeudi à 94,30 euros (-0,75%), donnant une capitalisation boursière de l'ordre de 28 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le titre a bondi d'environ 55%, après un gain de près de 4% sur l'ensemble de 2014.
(Edité par Matthieu Protard)