par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent jeudi en début de séance, les inquiétudes sur la vigueur du rebond de l'économie et l'évolution de la crise sanitaire n'ayant pas disparu malgré quelques nouvelles rassurantes.
Quelques publications mal reçues, notamment celle du conglomérat allemand Thyssenkrupp, pèsent également sur la tendance.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,27% à 5.059,55 points vers 07h40 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,18%.
A Londres, le FTSE perd 0,88%, pénalisé notamment par son exposition aux ressources de base, dont l'indice Stoxx abandonne 1,91%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,25%, le FTSEurofirst 300 0,27% et le Stoxx 600 0,46%.
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont poursuivi leur rebond au mois de juillet à un rythme plus important qu'attendu avec une croissance de 1% sur un an contre 0,6% le mois précédent, ont montré les données publiées mercredi par le département du Travail.
Parallèlement, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes au coronavirus aux Etats-Unis paraît se stabiliser, autour de 55.000.
Ces bonnes nouvelles ont profité mercredi aux actifs risqués mais en l'absence de nouveau catalyseur, l'heure est désormais à la pause dans l'attente de la publication des chiffres hebdomadaires du chômage aux Etats-Unis (12h30 GMT).
LES VALEURS EN EUROPE
La cote dans les premiers échanges en Europe est dominée par l'actualité des entreprises.
A Francfort, Thyssenkrupp chute de 11,05%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir dit prévoir une perte annuelle d'un milliard d'euros pour sa division sidérurgie, que le conglomérat allemand sera contraint de remanier, à moins qu'il ne décide de la vendre.
A Paris, ArcelorMittal (AS:MT) (-2,28%) ferme la marche du CAC 40 et Airbus (PA:AIR) cède 1,34% après la décision du gouvernement américain de maintenir à 15% les tarifs douaniers imposés à l'avionneur en dépit des efforts de l'Union européenne pour résoudre un différend sur les subventions accordées à l'industrie aéronautique qui dure depuis des années.
Contre la tendance, Deutsche Telekom (DE:DTEGn) prend 2,22% après avoir publiés des résultats trimestriels en hausse à la suite du rachat par Sprint de sa filiale américaine T-Mobile.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse mercredi, portée par les chiffres de l'inflation et par un retour des investisseurs sur les valeurs technologiques.
Victimes la veille de prises de bénéfice, les poids lourds du secteur, Apple (NASDAQ:AAPL) (+3,3%), Microsoft (NASDAQ:MSFT) (+2,8%) et Amazon (NASDAQ:AMZN) (+2,6%) ont permis au S&P 500 de tutoyer son record de clôture de 3.386 points enregistré le 19 février dernier, avant la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis.
Le S&P a fini en hausse de 46,66 points, soit 1,40%, à 3.380,35.
Le Nasdaq Composite, premier indice à avoir effacé la crise économique liée au coronavirus en enregistrant un record de clôture dès le mois de juin, a avancé de 229,42 points (+2,13%) à 11 012,24 points.
Seul le Dow Jones reste encore à quelques encâblures (6%) de son record de clôture de février. L'indice a gagné 289,93 points (+1,05%) à 27 976,84.
Outre les géants de la tech, Tesla (NASDAQ:TSLA) s'est distingué mercredi en grimpant de 13,1%, l'une des plus fortes hausses du Nasdaq, après avoir annoncé la division par cinq du prix de l'action pour la rendre plus accessible à ses employés et aux investisseurs particuliers. Le titre, devenu l'un des plus chers de Wall Street, a bondi de plus de 200% depuis le début d'année.
Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture indécise mais la situation pourrait évoluer avec la publication, une heure avant l'ouverture, des chiffres du chômage.
EN ASIE
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 1,78%, porté notamment par le rebond des actions des fabricants japonais de semi-conducteurs.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) progresse de 0,2%.
TAUX/CHANGES
Du côté des devises, le dollar recule de 0,2% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui s'apprécie d'autant pour repasser au-dessus de 1,18 dollar.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans recule de trois points de base à 0,66% après avoir bondi mercredi, porté par d'importantes adjudications. Son équivalent allemand suit le mouvement dans les premiers échanges en Europe pour redescendre à -0,46%.
PÉTROLE
Les deux contrats de référence sur le pétrole s'apaisent après avoir bénéficié de la baisse des stocks de brut et de la hausse de la demande en carburant au Etats-Unis.
Le Brent de mer du Nord se traite à 45,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), à 42,56 dollars.
L'Opep a annoncé mercredi s'attendre pour cette année à une baisse de la demande mondiale de pétrole plus forte qu'estimé auparavant en raison de la pandémie de coronavirus, ajoutant que la reprise attendue l'an prochain restait soumise à de multiples incertitudes, ce qui risque de peser sur les cours.
(Édité par Jean-Michel Bélot)