Vendredi, on retiendra de l’allocution de Janet Yellen à Jackson Hole une tonalité relativement hawkish… (mais vraiment très relativement étant donnée l’amélioration très relative de l’économie US). Retenons que, sans pour autant s’engager sur une date précise d’un prochain relèvement, Janet reste en ligne avec cet objectif de hausse des taux (pour le coup, rien de nouveau sous le soleil).
Mais en réalité, c’est surtout le discours du numéro 2 de la Fed, Stanley Fischer, qui a marqué les esprits et conduit Wall Street à se replier en seconde partie de séance. Dans une interview qui a suivi dans l’immédiat l’intervention de Janet Yellen, le vice-président de la Fed a indiqué que les propos de la Présidente de la Fed n’écartaient en aucun cas un nouveau relèvement dès le mois de septembre – et pourquoi pas d’autres d’ici la fin de l’année !
Encore jugée très peu probable au début de l’été, la hausse des taux dès septembre selon les contrats futures a ainsi grimpé à 42% de probabilité depuis vendredi soir (contre seulement 22% encore en début de semaine dernière).
Autant dire ici que les chiffres de l’emploi US sur le mois d’août (à suivre vendredi) seront essentiels pour la Fed.
La conséquence sur les marchés a été un net renforcement du billet vert face à l’euro (la parité EURUSD est retombée autour des 1,12 $ en ce début de semaine contre 1,13 $ en moyenne la semaine dernière).
Ce mouvement est encore plus marqué face au yen. La paire USDJPY est ainsi remontée au-delà des 102 JPY ce matin grâce à un autre soutien : les déclarations du gouverneur de la BoJ.
Toujours à l’occasion de Jackson Hole, Monsieur Kuroda a indiqué que la BoJ n’hésiterait pas à assouplir davantage sa politique monétaire afin de relancer l’inflation dans le pays. Position donc diamétralement opposée à celle de la Fed. On a donc logiquement un yen qui s’affaiblit face au dollar… et le Nikkei qui prend plus de 2% du Nikkei ce matin.
En ce lundi, les marchés britanniques resteront fermés pour le Summer Bank Holiday, et pour l’instant, la tendance des indices en Europe est relativement indécise. Logique : d’un côté, le reflux de l’eurodollar est en soutien de nos exportateurs ; de l’autre, cela pèse sur le compartiment des matières premières (cf. les baisses de Vallourec (PA:VLLP) ou d’Arcelor Mittal (AS:ISPA)).
Au niveau corporate :
- Alstom (PA:ALSO) (FR0010220475) a remporté un important contrat aux Etats-Unis (de 1,8 Mds€) avec le groupe Amtrak pour fournir 28 nouveaux trains TGV et exporter ainsi le savoir-faire français. On sait que les investissements dans les voies ferrées est un des thèmes des deux candidats américains. Alstom vient peut-être de remporter une première manche pour s’ouvrir les portes d’un énorme nouveau marché ! Le titre prend 3% pour l’instant.
- Sanofi (PA:SASY)-Aventis (FR0000120578) et l’Américain Regeneron (NASDAQ:REGN) ont annoncé des résultats préliminaires positifs sur un essai de phase 3 sur l’anti-cholestérol Praluent.
- Je vous renvoie à l’analyse d’Eric Lewin sur Essilor (FR0000121667), qui, après avoir eu le soutien du marché durant des années, commence à lasser les intervenants…
Au niveau des stats macroéconomiques :
On surveillera cet après-midi les chiffes de la consommation US (dépenses et revenus des ménages) sur le mois de juillet. Le consensus Bloomberg attend ici une hausse de 0,3% de la consommation (après +0,4% en juin) et de +0,4% pour les revenus (contre +0,2% en juin).
Le CAC 40 ne prend pas de risque
Le CAC hésite encore ce matin autour des 4 400 points et reste enfermé dans son range intraday (rectangle rosé).
Continuez à surveiller la sortie de cette zone avec, en cas de cassure des 4 360 points, un risque d’accélération des dégagements (principe d’effet « boule de neige » des stops qui sautent en simultané) vers les 4 300 points. Ainsi le gap ouvert le 5 août dernier serait comblé.
A l’inverse à la hausse, le franchissement des plus-hauts de vendredi ouvrirait la voie aux 4 475 points dans un premier temps.