Si les devises émergentes sont considérées à juste titre comme plus risquées et plus volatiles comparativement aux devises fortes, ces monnaies ne manquent pourtant pas d’intérêt, singulièrement en ces temps marqués par une envolée des dettes des économies dites développées.
Les risques à prendre en compte
A la recherche de rendement pour votre épargne en ces temps toujours dominés par des taux zéro, les placements en devises émergentes et leurs rendements attractifs ont de quoi séduire.
Avant toute chose et parmi les risques à prendre en compte, on rappellera que ces devises sont moins résilientes en période de grands chocs économiques, là où les devises fortes (dollar, euro, livre, yen ou franc) auront tendance à être recherchées.
L’autre principal risque découle des politiques monétaires en vigueur dans les économies dites développées, et singulièrement aux Etats-Unis.
Lorsque les taux en dollar sont bas, les investisseurs ont par la force des choses tendance à diversifier leurs capitaux dans des devises plus rémunératrices, qui affichent des différentiels de taux qui leur sont favorables.
Mais lorsque les taux en dollar remontent, sous l’impulsion de la Banque centrale américaine, les placements en billet vert redeviennent plus attractifs, poussant les investisseurs américains à "rapatrier" leurs avoirs vers leur pays, provoquant un exode de capitaux hors des pays émergents.
A ce titre, les prévisions vont de plus en plus vers une hausse des taux en dollar, sur fond de croissance vigoureuse mais surtout d’envolée de l’inflation.
Les points forts
Si cette éventualité est à prendre en considération, nous sommes d’avis qu’il ne faut pas mettre toutes les devises émergentes dans le même panier, et que certaines, pouvant compter sur des fondamentaux plus solides que d’autres, sauront faire face aux aléas monétaires.
Plus particulièrement, nous pensons aux devises de pays affichant un déficit et une dette publique maitrisée et bien inférieure à ce qui est de rigueur chez nous.
C’est le cas par exemple de la Russie, dont le budget est à l’équilibre (ou excédentaire) depuis 20 ans, tandis que sa dette publique ne dépasse pas les 18% du produit intérieur brut (PIB). Citons également l’Afrique du Sud dont la même dette publique est inférieure à 70% du PIB, ou encore de l’Inde.
Une donnée qui est assurément à prendre en compte, dans un environnement financier marqué par une envolée sans précédent des taux d’endettement public et privé, et caractérisé par des phénomènes de bulles sur les actions, les obligations, l’immobilier et les crypto-monnaies.
Last but not least, pour couvrir un risque plus élevé, les devises émergentes affichent des taux de rendements particulièrement attractifs, de l’ordre de 5 à 6% pour les devises les plus sûres. Un niveau de rémunération qui peut être considéré par certains comme offrant un "coussin" appréciable en cas de dépréciation de la devise.
Bon à savoir, les trois devises émergentes pré-citées (rouble, rand sud-africain et roupie indienne) font l’objet d’une attention particulière sur Oblis.