La Banque du Japon a pris le marché à contre-pied ce matin en décidant de se donner une marge de manœuvre pour atteindre l'objectif d'inflation de 2%. Le gouverneur Haruhiko Kuroda a confirmé son estimation optimiste de l'économie nipponne, arguant que la reprise de l'inflation était en cours et que l'économie était sur la bonne voie. L'USD/JPY a grimpé à 121.50 dans la foulée de l'annonce, avant de revenir rapidement sous le seuil des 121 une fois l'information digérée. Le yen monte également en puissance face à la monnaie unique et l'EUR/JPY est de retour sous les 133. Côté baisse, le plus bas du 29 octobre à 131.60 fera fonction de support. Il faut revenir au 14 avril pour trouver le support suivant à 126.10. Nous nous attendons à la poursuite de l'affaiblissement de l'euro au profit du yen, la BCE et la BoJ venant de donner une direction différente à leur programme d'assouplissement quantitatif.
Sur le front des données, le taux de chômage japonais est resté stable à 3.4% en septembre. L'IPC brut est demeuré stationnaire, tandis que l'indice core s'est contracté de -0.1% a/aen septembre, contre -0.2% a/a attendu.
La Bourse de Tokyo s'affiche en vert ce matin. Le Nikkei et le Topix gagnent ainsi 0.78% et 0.72% respectivement. Les places de Chine continentale sont partagées. Shanghai plie de 0.14%, tandis que Shenzhen grappille 0.02%. A Hong Kong, le Hang Seng lâche 0.36%. A Taïwan, le Taiex fléchit de 0.20%. En Europe, les futures évoluent en territoire positif. Le Footsie prend 0.24%, le DAX 0.42% et le SMI 0.35%. L'Euro Stoxx 600 plus large cède cependant 0.13%.
L'EUR/USD se remet du choc subi sur la parution du communiqué de la Fed et il teste actuellement la résistance des $1.10. Le dollar s'essouffle également et il est passé sous le seuil des 97 après avoir atteint 97.82. Nous pensons toujours qu'une action en mars est l'option la plus probable, au vu des données publiées depuis la réunion de septembre, qui ne militent pas en faveur d'un resserrement de la politique monétaire américaine. Toutefois, compte tenu du ton hawkish du communiqué de la Fed, il n'est pas impossible qu'un relèvement des taux en décembre soit de nouveau à l'ordre du jour, ce que les probabilités extraites des taux de swaps situent à 45%.
Le menu du jour comprend l'estimation préliminaire du PIB espagnol du troisième trimestre ; le taux de chômage de septembre de la zone euro et de la Norvège ; l'estimation de l'IPC d'octobre de la zone euro ; la balance commerciale sud-africaine ; l'indice du coût de l'emploi, les revenus personnels, le déflateur de la consommation, le PMI de Chicago et l'indice de confiance de l'université du Michigan aux Etats-Unis.