par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance mardi et Wall Street est attendue quasi stable dans l'attente des votes au Congrès américain sur le projet de réforme fiscale, dont l'anticipation a fortement contribué à la progression des marchés actions ces dernières semaines.
À Paris, le CAC 40 perd 0,14% à 5.412,89 points vers 11h40 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,07% mais à Londres, le FTSE 100 avance de 0,18%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,02% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,11% tandis que le Stoxx 600 grappille 0,02%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en légère hausse. Les grands indices américains ont battu leurs records lundi, le Nasdaq Composite franchissant en séance pour la première fois la barre des 7.000 points.
Les élus de la Chambre des représentants américaine pourraient se prononcer à partir de 18h30 GMT sur le projet de réforme de la fiscalité lancé par Donald Trump et les sénateurs pourraient faire de même quelques heures plus tard, afin de permettre une adoption définitive du texte avant les fêtes de fin d'année.
Le feu vert du Congrès ne fait plus guère de doutes après le ralliement lundi au texte de deux sénateurs républicains jusqu'alors indécis. Reste à savoir quel accueil les marchés réserveront à l'épilogue d'un dossier qui aura été en 2017 l'un des principaux moteurs de la progression de Wall Street (+20,18% pour le S&P 500 à la clôture de lundi). Le vote pourrait insuffler un nouvel élan aux actions mais aussi favoriser des prises de bénéfice, surtout à quelques jours de la fin de l'année.
"Si l'accord final devait se matérialiser avant Noël, il ne faut surtout pas oublier un autre sujet qui va refaire surface demain: le fameux plafond de la dette américaine", souligne en outre Mirabaud Securities.
En Europe, la prudence touche l'ensemble des marchés, aucun des indices sectoriels Stoxx ne variant de plus de 0,8%. La plus forte hausse (+0,73%) revient au compartiment des transports, tiré par la progression de 4,83% de Ryanair (LON:RYA). La compagnie à bas coûts irlandaise a perdu près de 13% de sa valeur boursière sur les trois séances précédentes.
LE DOLLAR EN BAISSE
Autre rebond marqué, celui de Steinhoff, qui gagne 9,48% après la nomination d'un nouveau directeur général. Le titre ne vaut toutefois qu'à peine plus de 0,60 euro après sa chute entamée le 5 décembre.
A la baisse, Enel (MI:ENEI), premier producteur italien d'électricité, perd 1,47%, la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, pénalisé par la révision de la recommandation de Macquarie de "surperformance" à "neutre".
Le distributeur allemand Ceconomy abandonne 3,6% après des prévisions jugées décevantes qui occultent de bons résultats annuels.
A Paris, Technicolor cède 3,12% en réaction à un nouvel avertissement sur ses résultats financiers, lié à la vente en cours de son activité de licences de brevets.
Sur le marché des changes, le dollar cède 0,14%, affecté par la prudence des cambistes quant à l'impact potentiel de la réforme fiscale sur la croissance américaine, un réflexe également alimenté par la réticence de la plupart des investisseurs à prendre des positions trop tranchées avant les fêtes.
L'euro confirme ainsi son retour à plus de 1,18 dollar et sa progression n'a été que brièvement interrompue par l'annonce d'une baisse inattendue de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, à 117,2, un recul que l'institut d'études économiques explique par l'incertitude sur la composition du prochain gouvernement.
Ce chiffre n'a pas remis en cause la hausse des rendements des emprunts d'Etat de la zone euro, davantage liée à la réforme fiscale américaine. A noter: la réduction de l'écart de rendement entre les titres à dix ans espagnols et allemands, signe du calme des marchés à deux jours des élections régionales en Catalogne.
Le marché pétrolier reste bien orienté, le Brent se rapprochant du seuil des 64 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 57,50. Au-delà de la fermeture de l'oléoduc britannique Forties, le marché est soutenu par l'anticipation d'une nouvelle baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, qui serait la cinquième consécutive. Les chiffres hebdomadaires de l'American Petroleum Institute sont attendus à 21h30 GMT, ceux de l'Energy Information Administration mercredi.
(Edité par Patrick Vignal)