par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent nettement mardi à mi-séance, les investisseurs misant sur une victoire du démocrate Joe Biden dans la course à la Maison blanche.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,7% pour le Nasdaq, de 1,2% pour le S&P-500 et de 1,6% pour le Dow Jones.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,99% à 4.784,6 vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,78% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,98%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 1,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,85% et le Stoxx 600 de 1,67%.
Les Américains se rendent aux urnes ce mardi au terme d'une campagne agressive et agitée par la crise du coronavirus dans un pays profondément divisé entre partisans du président sortant Donald Trump et ceux de son adversaire Joe Biden.
Le candidat démocrate fait depuis longtemps la course en tête dans les intentions de vote mesurées au niveau national mais Donald Trump semble toutefois toujours en mesure de remporter suffisamment d'Etats indécis pour obtenir les 270 grands électeurs nécessaires à sa reconduction.
"Les marchés anticipent une victoire de Joe Biden et ils veulent un résultat clair et incontesté", a déclaré Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, ajoutant qu'une victoire surprise de Donald Trump pourrait déclencher une correction.
"Le contrôle du Sénat est crucial pour que le scénario d'une 'vague bleue' [une victoire de Joe Biden et la mainmise des démocrates sur les deux chambres du Congrès] se concrétise, autrement les divisions seront toujours là et les attentes en matière de relance budgétaire devront être revues à la baisse", a souligné Alvin Tan chez RBC Capital Markets.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
A Wall Street, les actions des grandes banques américaines dont Bank of America (NYSE:BAC), Citigroup (NYSE:C), JPMorgan (NYSE:JPM) et Goldman Sachs (NYSE:GS), sensibles aux perspectives économiques, gagnent entre 1,4% et 2% dans les transactions avant l'ouverture.
"Sous une présidence Biden, l'économie américaine devrait être plus favorable aux marchés d'actions - une économie portée par davantage de mesures de relance sera idéale pour la surperformance des cycliques," a déclaré Christian Stocker chez UniCredit.
La confiance des investisseurs se traduit par un nouveau recul de l'indice du CBOE mesurant la volatilité implicite du S&P-500.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la totalité des indices sectoriels sont en hausse à commencer par ceux au profil cyclique comme l'automobile (+2,61%), les ressources de base (+2,77%), l'énergie (+2,45%) et les banques (+3,03%).
BNP Paribas (PA:BNPP) gagne 5,57% et signe la plus forte hausse du CAC 40 après avoir maintenu sa prévision de bénéfice net pour 2020 et fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes grâce au rebond confirmé de ses activités de marché.
A contre-courant, Mercialys (PA:MERY) cède 0,81% après avoir annoncé la suspension de ses objectifs annuels en raison des nouvelles mesures de confinement adoptées en France.
Seul valeur du Dax en repli, Bayer (DE:BAYGN) lâche 1,38% à Francfort après avoir annoncé une charge de dépréciation de 9,25 milliards d'euros et avoir revu à la hausse le coût du règlement des litiges sur son herbicide Roundup.
CHANGES/TAUX
Le regain d'appétit pour le risque pousse les investisseurs à délaisser les actifs jugés refuge, comme le dollar et les obligations souveraines.
Le billet vert recule de 0,54% face à un panier de devises de référence et l'euro en profite pour revenir à plus de 1,17, s'éloignant d'un plus bas de plus d'un mois touché la veille.
Sur le marché obligataire, où les rendements évoluent à l'inverse des prix, le taux des Treasuries à dix ans gagne deux points de base, à 0,8671% après avoir atteint en séance un plus haut depuis juin à 0,881%.
Son équivalent allemand avance de plus de deux points de base, à -0,619%.
PÉTROLE
Le marché du pétrole poursuit sa remontée après être tombé la veille à son plus bas niveau depuis fin mai, affecté par la multiplication des mesures de confinement et les craintes liées à la présidentielle américaine.
Le brut léger américain gagne 3,7% à plus de 38 dollars le baril et le Brent avance de 3,41% à 40,30 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)