Malgré une hausse des arrivées de touristes, l'île de Chypre a subi un fort recul de ses revenus touristiques au premier semestre en raison notamment du désamour des Russes, généralement très dépensiers, selon des chiffres officiels.
Sur les six premiers mois de l'année, les revenus du tourisme se sont élevés à 730,9 millions d'euros, en baisse de 6,1% par rapport à la même période de 2014 (778,7 millions d'euros).
Un recul a priori surprenant alors que Chypre avait annoncé une hausse de 5,7% du nombre de touristes ayant visité l'île méditerranéenne au premier semestre.
Mais la hausse du nombre de touristes, alimentée principalement par le marché britannique, n'a pas suffi à compenser des séjours plus courts et des dépenses en berne.
Surtout, les touristes russes, connus pour effectuer de grosses dépenses durant leur séjour, ont boudé l'île, probablement en raison de difficultés financières liées à la récession dans ce pays.
Sur le seul mois de juin, le nombre de Russes arrivant à Chypre a plongé de 22,1% par rapport à la même période il y a un an et ceux qui ont visité l'île d'Aphrodite y ont dépensé 13,5% de moins qu'en juin 2014.
Pour l'Organisation du tourisme chypriote, la baisse du nombre de touristes russes est à l'origine du recul des revenus du tourisme en juin et sur les six premiers mois de l'année.
L'ancien directeur de l'Organisation du tourisme, George Michaelides, a de son côté estimé dans la presse locale que les méthodes de comptage des arrivées touristiques comportaient des failles et ne reflétaient pas le véritable état du secteur.
Il a souligné notamment que le nombre de Grecs arrivant à Chypre, en hausse et comptabilisés dans les chiffres, ne correspondait pas à des touristes mais à des personnes en quête de travail.
Le tourisme représente environ 12% du Produit intérieur brut (PIB) de cette île de la Méditerranée orientale qui sort tout juste d'une longue récession après la crise financière de 2013 qui mit l'économie à genoux.
En 2013, Chypre a obtenu 10 milliards d'euros des créanciers internationaux afin de sauver son système bancaire et éviter la banqueroute.