Le groupe suisse Richemont (SIX:CFR), numéro 2 mondial du luxe, va supprimer 210 emplois qui toucheront notamment ses marques horlogères Piaget et Vacheron Constantin, a-t-on appris lundi de source syndicale à Genève.
Les employés ont été informés vendredi, a déclaré à l'agence suisse ATS Alessandro Pelizzari du syndicat Unia.
Le syndicat tiendra des assemblées avec le personnel mardi sur quatre sites du groupe, dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel.
Début 2016, Richemont avait déjà annoncé entre 300 et 350 suppressions de postes, notamment auprès chez Cartier, sa marque phare.
Au final, il n'y a eu qu'une centaine de licenciements, grâce à des départs en retraite, des reclassement en interne et des pré-retraites.
Au 1er semestre de son exercice décalé, Richemont a enregistré un bénéfice net en recul de -51% à 540 millions d'euros, selon les chiffres publiés début novembre.
Suite à ces résultats, Richemont a annoncé une refonte de sa direction, avec la suppression du poste du poste de directeur général.
Le Français Richard Lepeu, actuel directeur général, quittera ses fonctions en mars prochain lorsqu'il atteindra l'âge de la retraite.
Le directeur financier, l'Américain Gary Saage, quittera lui aussi l'entreprise fin juillet 2017, Burkhart Grund, l'actuel adjoint aux finances, étant chargé de prendre la relève.
Dans ce grand remaniement, Georges Kern, l'actuel directeur d'IWC Schaffhausen, une de ses marques horlogères, se verra confier la direction de la fabrication des montres, du marketing et des activités numériques.
Richemont, qui rivalise avec le français LVMH (PA:LVMH), le numéro un du secteur, est à la tête de près de 20 grandes marques de produits de luxe, accumulées au fil des acquisitions par la famille sud-africaine Rupert pour diversifier sa fortune faite dans le tabac.
La société Compagnie financière de Richemont est née en 1988 de la scission des actifs internationaux de Rembrandt Group sous l'impulsion d'Anton Rupert et de son fils Johann.
Le secteur de l'horlogerie traverse actuellement une phase difficile, entre les mesures de lutte contre la corruption en Chine, interdisant les cadeaux extravagants, qui ont été introduites fin 2013, et la dégringolade des exportations à Hong Kong, son plus gros marché, depuis la "Révolution des parapluies" en 2014.