Le Royaume-Uni "ripostera" en cas de cyber-attaque, a prévenu mardi le ministre des Finances Philip Hammond en lançant la nouvelle stratégie du gouvernement britannique en la matière, dans un contexte de recrudescence des attaques sur internet.
Ce nouveau plan quinquennal, doté d'une enveloppe de 1,9 milliard de livres (2,1 milliards d'euros), vise notamment à renforcer la protection des smartphones, tablettes, caméras, réfrigérateurs et autres objets connectés potentiellement vulnérables aux attaques informatiques.
"La technologie présente d'énormes opportunités pour notre économie, mais aussi des risques", a souligné Philip Hammond. "Il est fondamental pour le futur de notre économie de pouvoir faire confiance à internet et à son infrastructure. Parce que sans cette confiance, la foi dans le monde numérique s'éteindra", a-t-il ajouté lors d'un discours à Londres.
La nouvelle stratégie du gouvernement, a expliqué M. Hammond, s'articule autour de trois axes : le renforcement des systèmes de défense, la dissuasion - basée sur la promesse d'une "riposte" en cas d'attaque - et le développement des connaissances sur la cyber-criminalité.
Pour mener ce plan à bien, Londres compte sur un partenariat avec les entreprises, afin d'assurer la protection des infrastructures clefs du pays, dans les secteurs de l'énergie ou des transports notamment.
Le gouvernement travaillera également avec des universitaires et des entreprises spécialisés dans la sécurité informatique pour "limiter l'impact des cyber-attaques, bloquer les virus et les spams".
Parmi les autres mesures présentées figurent la création d'un "Centre de recherche sur la cyber-sécurité" et le recrutement de 50 enquêteurs et techniciens supplémentaires pour traquer les cybercriminels.
L'annonce de cette nouvelle stratégie intervient alors que les attaques informatiques sont en pleine recrudescence dans les pays industrialisés.
Yahoo Mail a récemment reconnu que les données de 500 millions de ses utilisateurs avaient été compromises il y a deux ans. Plusieurs attaques ont également visé le secteur financier et certaines banques centrales, conduisant les pays industrialisés du G7 à adopter, mi-octobre, une série de règles de protection.
Lundi dans le Guardian, le chef du service de renseignement britannique MI5, Andrew Parker, a mis en garde contre les méthodes "de plus en plus agressives" de la Russie et son recours aux cyber-technologies pour s'opposer à l'Occident.
Le Kremlin a dénoncé mardi comme "gratuites et infondées" ces accusations.