par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a connu mardi une deuxième séance consécutive de baisse en raison de l'attentisme des investisseurs alors qu'a débuté la réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale.
La séance a en outre été marquée par des résultats d'entreprise mitigés, une série d'indicateurs macroéconomiques peu encourageants pour l'évolution de l'activité et une nouvelle chute des cours du pétrole.
La probabilité d'une hausse des taux paraît extrêmement mince aux yeux des investisseurs mais ces derniers attendent toutefois le communiqué que publiera la Fed mercredi pour y déceler des indices quant au calendrier du resserrement monétaire envisagé mais jusqu'à présent sans cesse repoussé.
Les esprits étaient aussi tournés vers Apple (O:AAPL), dont les résultats trimestriels sont tombés après la clôture. Le titre a perdu 0,63% à 114,55 dollars avant l'annonce des résultats, finalement meilleurs que prévu avec notamment un bond des ventes de l'iPhone, à 48 millions d'unités, au cours du trimestre clos le 26 septembre.
"C'est une semaine incroyablement chargée, avec la Fed demain suivie par les chiffres du produit intérieur brut (américain) jeudi. Nous sommes en plein milieu de la saison des résultats et le marché vient de prendre 10% d'une seule traite", énumère Patrick Schaffer, spécialiste de l'investissement international chez JP Morgan Private Bank à Los Angeles.
"Alors avant la publication de résultats qui influenceront la tendance, pourquoi acheter?", ajoute-t-il, en référence aux résultats d'Apple, plus grosse capitalisation boursière au monde.
L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a perdu 41,62 points, soit 0,24%, à 17.581,43 points et le Standard & Poor's 500, plus large, a cédé 5,29 points ou 0,26% à 2.065,89. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 4,56 points (0,09%) à 5.030,15.
Plusieurs indicateurs ont contribué à plomber la séance dès les premiers échanges.
Les commandes de biens d'équipement hors défense et hors aéronautique, considérées comme un bon étalon des plans d'investissement, ont en particulier baissé de 0,3% en septembre aux Etats-Unis et l'ampleur du recul d'août a été revue en hausse par rapport à la première estimation.
Quant à la confiance du consommateur américain, elle s'est nettement dégradée en octobre.
STARWOOD HOTELS BONDIT SUR UNE RUMEUR D'OFFRE CHINOISE
Ford a vu son titre chuter de 5,04% à 14,89 dollars. Le constructeur automobile, même s'il a publié un bénéfice en forte hausse au troisième trimestre, avec une performance record en Amérique du Nord, a annoncé un résultat par action en-deçà des attentes de Wall Street.
Le marché a également accueilli fraîchement le fait qu'UPS dégage un chiffre d'affaires inférieur aux attentes au troisième trimestre et l'action du groupe a cédé 2,90%.
Pour IBM (N:IBM), la baisse de 4,04%, de loin la plus importante du Dow Jones, a été provoquée par l'annonce que la Securities and Exchange Commission (SEC) avait ouvert une enquête sur ses comptes. Le titre du géant des services informatiques a ainsi touché un creux de cinq ans.
En revanche, les laboratoires pharmaceutiques Pfizer, Merck (N:MRK) et Bristol-Myers Squibb, portés par de solides résultats trimestriels et des relèvements de prévisions pour les deux premiers, ont pris respectivement 2,43%, 1,06% et 3,49%.
Cette succession d'annonces a profité à l'ensemble des valeurs de la santé, dont l'indice sectoriel, en hausse 1,73%, a été l'un des deux seuls du S&P-500 à finir dans le vert, loin au-dessus de tous les autres.
Avec le nouveau recul des cours du pétrole, le secteur de l'énergie (-1,16%) a en revanche été le moins performant.
Comme pour les laboratoires pharmaceutiques, l'action Alibaba a été soutenue par la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et pris 4,05%. Le groupe chinois a entraîné dans son sillage son actionnaire Yahoo, qui a gagné 2,7%.
Malgré une baisse plus prononcée que prévu de son chiffre d'affaires, DuPont (N:DD) a signé la meilleure performance du Dow Jones, avec un gain de 2,78%. Son directeur général par intérim, Edward Breen, a fait état de discussions entre le géant américain de la chimie et ses concurrents au sujet d'une fusion de sa branche d'agrochimie.
L'action Starwood Hotels & Resorts Worldwide a pour sa part bondi mardi de plus de 12%, avant de terminer sur une hausse de 9,13%, meilleure performance du S&P-500, à la suite d'un article du Wall Street Journal accordant à au moins trois grandes entreprises chinoises la volonté de racheter le groupe hôtelier américain.
L'article du Wall Street Journal a aussi profité aux concurrents de Starwood, les actions de Hyatt Hotels, Hilton Worldwide Holdings, Marriott (O:MAR) International ou encore Wyndham Worldwide prenant toutes entre 0,75% et 5,41%.
Les indicateurs macroéconomiques du jour ont contribué à soutenir les bons du Trésor américain, dont le rendement à 10 ans a reculé à 2,0317%.
Le dollar a peu bougé, à 96,915 face à un panier de devises de référence et à un peu plus de 1,1040 face à l'euro.
(Bertrand Boucey pour le service français)