Par Geoffrey Smith
Investing.com -- ADP (EPA:ADP) publie son enquête mensuelle sur la masse salariale et les États-Unis annoncent les chiffres du commerce pour février. Johnson & Johnson s'engage à régler les allégations de longue date selon lesquelles sa poudre pour bébé provoque le cancer, et le rallye des prix du pétrole s'interrompt malgré une forte baisse des stocks américains. Voici ce qui fait bouger les marchés ce mercredi 5 avril.
1. ADP, données commerciales : les signes de récession se répandent
Les signes de récession se multiplient. Les chiffres les plus faibles des emplois vacants depuis près de deux ans, associés à de nouvelles preuves que le secteur manufacturier est déjà en récession, constituent la toile de fond de deux séries de données qui n'attirent généralement pas trop l'attention.
Aujourd'hui, cependant, le rapport ADP sur l'emploi à 14h15, et les données américaines du commerce prévues 15 minutes plus tard seront saisis pour toute nouvelle preuve d'un ralentissement suffisamment fort pour empêcher la Réserve fédérale de relever davantage les taux d'intérêt.
Le rendement des bons du Trésor à deux ans de référence, qui est étroitement lié aux attentes de la Fed, a encore perdu 27 points de base depuis le début de la semaine, après s'être effondré en réaction à l'effondrement des banques le mois dernier. Toute surprise à la baisse dans les chiffres ne fera probablement qu'accentuer ce recul.
2. Johnson & Johnson tente à nouveau de mettre un terme aux poursuites judiciaires liées au cancer
Johnson & Johnson (NYSE:JNJ) a proposé de payer 9 milliards de dollars pour régler les allégations de longue date selon lesquelles ses produits à base de talc auraient provoqué le cancer de l'ovaire, dans son effort le plus convaincant à ce jour pour tirer un trait sur une longue bataille judiciaire.
L'unité LTL Management de la société, dans laquelle J&J a transféré ses responsabilités liées à la poudre pour bébés, s'est à nouveau placée sous la protection de la loi sur les faillites, dans l'espoir d'obtenir l'approbation d'un plan qui étalerait les paiements aux victimes sur une période de 25 ans. Une précédente tentative en ce sens avait été rejetée.
J&J a déjà versé 2,1 milliards de dollars de dommages et intérêts pour régler certaines allégations portées contre elle. Une nouvelle dépréciation de 6,9 milliards de dollars sera imputée à ses bénéfices du premier trimestre pour couvrir l'essentiel du reste de la responsabilité attendue.
L'action J&J était en hausse de 3,1 % en pré-marché, dans l'espoir d'une fin rapide de la saga.
3. Les actions devraient prolonger leur baisse alors que l'économie se refroidit
Les actions américaines devraient ouvrir à nouveau en baisse, après avoir baissé mardi en réponse à une enquête sur les offres d'emploi qui a suggéré que le marché du travail se refroidit rapidement. Les commentaires de la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, selon lesquels les taux d'intérêt devront rester au-dessus de 5 % pendant une longue période - indépendamment des signaux des données économiques de cette semaine - n'aident pas à améliorer l'ambiance.
A 13h30, les contrats à terme du Dow Jones étaient en baisse de 65 points, soit 0,2%, tandis que les contrats à terme du S&P 500 et {{8874|les contrats à terme du Nasdaq 100}} étaient en baisse dans le même temps. Les trois principaux indices boursiers ont chuté pour la deuxième journée consécutive mardi en réaction aux données.
Outre Johnson & Johnson, les actions susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière plus tard comprennent les groupes alimentaires ConAgra Foods (NYSE:CAG) et Simply Good (NASDAQ:SMPL), qui publient tous deux des résultats anticipés, ainsi que la société de pot Tilray (NASDAQ:TLRY).
4. La croissance de la zone euro atteint son plus haut niveau depuis 10 mois ; Von der Leyen et Macron se rendent en Chine
L'économie de la zone euro a progressé en mars à son rythme le plus rapide depuis mai, selon les estimations finales de S&P Global. L'Europe du Sud en particulier a connu une forte croissance, tandis que la France et l'Allemagne - toutes deux entravées par d'importants mouvements de grève en mars - ont boité.
Les données concrètes ont également apporté quelques bonnes nouvelles : les commandes d'usines allemandes ont augmenté en février au rythme le plus rapide depuis près de deux ans et la production industrielle française a également progressé plus que prévu.
La mauvaise nouvelle est que les analystes ne s'attendent pas à ce que cela dure, étant donné le resserrement des conditions de crédit dans la région qui a commencé bien avant les problèmes bancaires du mois dernier. L'euro, qui a atteint son plus haut niveau en deux mois mardi, n'a pas été impressionné.
L'attention de l'Europe se porte désormais sur le voyage à Pékin de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président français, Emmanuel Macron. Les deux hommes rencontreront le président Xi Jinping pour des entretiens jeudi.
5. Le pétrole reprend son souffle ; les stocks américains chutent à nouveau
Le pétrole brut a marqué une pause après son rebond du début de la semaine, même l'annonce d'une nouvelle baisse importante des stocks américains n'ayant pas réussi à faire grimper les prix à court terme. Le gouvernement américain publie ses données hebdomadaires à 16h30.
A 13h45, les contrats à terme du brut américain étaient en baisse de 0,2 % à 80,59 $ le baril, tandis que le Brent était en baisse de 0,2 % à 84,78 $ le baril - les deux mélanges de référence étant toujours proches de leurs récents sommets.
La hausse s'est interrompue mardi après que les responsables irakiens et kurdes ont annoncé un accord visant à mettre fin au blocage des expéditions par un oléoduc vers le port turc de Ceyhan. Jusqu'à présent, la reprise des flux n'a toutefois pas été confirmée.