par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse vendredi avant la publication d'un indicateur d'inflation très suivi par la Réserve fédérale américaine (Fed) et les principales Bourses européennes, hormis Londres, sont également en repli à mi-séance dans un contexte de prudence liée aux craintes sur les taux d'intérêt et aux tensions géopolitiques.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,57% pour le Dow Jones, de 0,62% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,84% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,4% à 7.288,07 points vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,47%. À Londres, le FTSE, qui avait fini en repli jeudi, se distingue avec un rebond vendredi de 0,19%, tiré notamment par les valeurs de l'énergie.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,2%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,51% et le Stoxx 600 0,05%.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 perd à ce stade 0,81% et le Stoxx 600 0,44%, tandis qu'à Wall Street le repli hebdomadaire est plus marqué avec -1,99% pour le Dow Jones, -1,64% pour le S&P-500 et -1,67% pour le Nasdaq.
L'écart sur les marchés d'actions des deux côtés de l'Atlantique est essentiellement lié aux publications des résultats trimestriels des entreprises, la saison étant pratiquement achevée à Wall Street alors qu'en Europe elle bat son plein.
Les inquiétudes macroéconomiques restent cependant vives dans les deux régions, les derniers indicateurs témoignant d'une résistance de l'activité et d'une inflation encore forte malgré la volonté des banques centrales de freiner la demande.
Le patron de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a déclaré vendredi que de fortes hausses de taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) pourraient être nécessaires après mars, tandis que la secrétaire américaine au Trésor et ancienne présidente de Fed, Janet Yellen, a souligné que l'inflation sous-jacente restait élevée.
Aux Etats-Unis seront publiés ce vendredi à 13h30 GMT les chiffres des revenus et dépenses des ménages pour le mois de janvier, une statistique qui inclut l'indice des prix PCE, très suivi par la Fed. Le consensus Reuters prévoit une accélération du "core PCE" à 0,4% sur un mois et un ralentissement à 4,3% sur un an.
Les tensions géopolitiques à l'aube de la deuxième année de la guerre en Ukraine ne favorisent pas non plus la prise de risque, aucune issue ne semblant se dégager à court terme dans le conflit, tandis que les ministres des Finances des pays du G20 réunis à Bangalore, en Inde, se penchent sur l'impact économique de la guerre.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Boeing (NYSE:BA) perd près de 3% en avant-Bourse après avoir annoncé la suspension temporaire des livraisons du 787 Dreamliner pour une analyse d'un élément du fuselage de l'appareil.
VALEURS EN EUROPE
La tendance positive en Europe est une nouvelle fois soutenue par les publications financières d'entreprises avec notamment Saint-Gobain (EPA:SGOB) qui gagne 4,46% à la faveur de l'annonce d'un chiffre d'affaires record en 2022. L'indice de la construction prend 0,44%.
Dans l'automobile, en repli de 0,89%, l'équipementier Valeo (EPA:VLOF) chute de 6,90%, ses résultats et prévisions ayant déçu.
Ailleurs en Europe, BASF (ETR:BASFN) abandonne 5,82%, le groupe allemand de la chimie ayant averti sur son bénéfice annuel et suspendu un programme de rachats d'actions.
En tête du Stoxx 600, le fabricant suédois d'équipements médicaux Elekta bondit de 9,56% après un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans est pratiquement stable, à 2,48%, après la révision à la baisse du PIB (-0,4% au lieu de -0,2%) de la première économie d'Europe au quatrième trimestre 2022.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries de même échéance progresse d'environ deux points de base, à 3,90%, avant la publication de l'inflation.
CHANGES
Le dollar s'apprécie de 0,27% face à un panier de grandes devises internationales et a touché vendredi un sommet de sept semaines, les investisseurs se préparant à des taux d'intérêt élevés pour une durée prolongée.
Le billet vert s'achemine à ce stade vers un gain de 2,5% sur le mois et vers une quatrième semaine d'affilée dans le vert.
L'euro recule de 0,18% à 1,0576 dollar.
La monnaie japonaise se traite 135,55 yens pour un dollar (+0,63%) alors que l'indice des prix à la consommation au Japon a atteint un nouveau record de 4,2% en rythme annuel en janvier et que Kazuo Ueda, désigné par le gouvernement pour être le prochain gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), a jugé appropriée la politique ultra-accommodante de l'institution lors d'une audition devant le Parlement.
PÉTROLE
Les cours pétroliers poursuivent leur rebond, tirés par une possible baisse en mars des exportations russes de brut. Ils devraient cependant sur l'ensemble de la semaine afficher une stagnation et un repli de 14% sur un an par rapport à leur niveau au début de l'invasion russe en Ukraine.
Le Brent prend 0,57% à 82,68 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,54% à 75,8 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)