Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les marchés mondiaux dégringolent et les actions américaines devraient étendre leurs pertes après que les dernières minutes de la Réserve fédérale ont laissé entendre qu'elle commencera à réduire ses achats d'obligations cette année. Les demandes d'allocations chômage doivent fournir de nouvelles preuves des "progrès substantiels" (ou non) vers les objectifs de la Fed en matière d'emploi. Les deux plus grands groupes automobiles du monde voient les perturbations liées aux puces se poursuivre, tandis qu'une nouvelle étude vient étayer les arguments scientifiques en faveur des rappels de vaccins. Enfin, en Chine, le plus gros investisseur du pays a évité la faillite en acceptant un renflouement par l'État. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 19 août.
1. Les marchés mondiaux chutent alors que les minutes de la Fed indiquent un tapering précoce
Les marchés boursiers mondiaux ont chuté, entraînant avec eux les matières premières industrielles, la perspective d'une réduction rapide des achats d'actifs par la Réserve fédérale ayant déclenché une forte réévaluation du risque dans le monde entier.
L'indice du dollar, qui suit le billet vert par rapport à un panier de six monnaies de marchés développés, a atteint son plus haut niveau depuis novembre, tandis que les prix du pétrole brut ont atteint leur plus bas niveau en mai. Le plus gros carnage a été réservé au minerai de fer, qui a chuté de 12 % à Singapour, la Chine ayant réduit ses objectifs de production d'acier dans un effort de réduction des émissions de carbone. D'autres métaux de base ont également chuté.
Les marchés boursiers américains devraient prolonger les pertes de mercredi à l'ouverture. Vers 13h15, les Dow Jones futures étaient en baisse de 214 points, soit 0,6%, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,5% et les Nasdaq 100 futures en baisse de 0,4%.
2. Les inscriptions au chômage vont-elles progresser de manière substantielle ?
Les nerfs du marché seront pimentés par la publication des chiffres des réclamations de chômage américaines à 14h30. On s'attend à ce que les demandes initiales soient tombées à un nouveau plancher post-pandémique de 363 000, contre 375 000 la semaine dernière.
Ces chiffres constituent les données les plus récentes du marché du travail, qui a été la principale source d'inquiétude de la Fed au cours des derniers mois - du moins jusqu'à la publication du rapport sur l'emploi de juillet, qui a fait un bond de près d'un million d'emplois non agricoles.
Le compte-rendu de la Fed, publié mercredi en fin de journée, suggère qu'une majorité de décideurs pensent que des progrès suffisants ont été réalisés dans le rétablissement de l'emploi pour commencer à réduire le taux d'achat des obligations dès cette année.
3. Une étude encourage les injections de rappel, alors que l'OMS continue de les décrier
Une importante étude britannique a montré que l'efficacité des vaccins Covid-19 pour stopper la maladie s'estompe plus rapidement qu'on ne le pensait, ce qui renforce les arguments scientifiques en faveur des injections de rappel prévues par les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni.
L'étude, dirigée par l'Université d'Oxford, a révélé que l'efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech diminuait de moitié dans les quatre mois suivant l'administration de la deuxième injection. La protection du vaccin d'AstraZeneca (NASDAQ:AZN) s'est dégradée à un rythme légèrement plus lent.
L'Organisation mondiale de la santé reste catégoriquement opposée aux projets de rappels, estimant qu'il est plus important d'acheminer les vaccins dans les régions du monde où les taux de vaccination initiale sont encore faibles.
4. Les géants de l'automobile confrontés à de nouvelles perturbations des puces
L'impact de la dernière vague de la pandémie est apparu clairement dans un rapport selon lequel Toyota (T:7203) sera forcé de réduire sa production à 40% en dessous des niveaux prévus en septembre. Toyota a des activités importantes en Thaïlande, où la propagation du virus a explosé au cours des deux derniers mois, obligeant de nombreuses usines à suspendre leur production.
Selon un rapport du Nikkei, le plus grand groupe automobile du monde est également aux prises avec des pénuries de puces, une mauvaise surprise étant donné que l'entreprise - longtemps considérée comme le meilleur gestionnaire de la chaîne d'approvisionnement du secteur - avait largement échappé aux problèmes de disponibilité des puces au premier semestre.
En Europe, Volkswagen (DE:VOWG_p) a déclaré qu'elle s'attendait également à ce que la disponibilité des puces reste volatile au cours des prochains mois. L'action Toyota a chuté de plus de 4 % dans les échanges locaux, tandis que les actions privilégiées de VW ont baissé de 1,9 %.
Le revers de la médaille de la pénurie de puces était également évident dans les résultats de Nvidia (NASDAQ:NVDA), publiés tard mercredi. La société a déclaré qu'elle s'attendait à hausser les prix de ses puces de jeux en particulier, grâce à la croissance rapide des jeux en ligne.
5. L'État chinois renfloue l'investisseur en dette en difficulté Huarong
Les dettes excessives des entreprises chinoises se retrouvent lentement mais sûrement dans le bilan de l'État.
Huarong, le plus grand investisseur en dettes en difficulté du pays, a annoncé jeudi qu'il allait accepter un renflouement par une poignée d'institutions largement publiques, dont CITIC et China Life. La nouvelle a coïncidé avec la publication retardée d'une perte record pour 2020.
L'injection de capital écarte la menace d'un défaut de paiement très médiatisé sur le marché obligataire local, qui reste miné par la crainte qu'un certain nombre de sociétés fortement endettées - en particulier dans le secteur de l'immobilier - ne fassent faillite.
L'ancien président de Huarong, Lai Xiaomin, a été exécuté pour des crimes financiers en janvier.