Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les marchés obligataires se calment et les marchés boursiers consolident après deux jours difficiles d'ajustement aux dernières réflexions de la Réserve fédérale sur le resserrement de la politique monétaire. La Chine s'apprête toutefois à assouplir sa politique monétaire, alors que son économie glisse vers la contraction en raison de la propagation du COVID-19. Samsung et Mercedes-Benz montrent les deux faces de la pénurie actuelle de puces en silicium dans le monde, tandis que les prix du pétrole consolident sous les 100 dollars après des données plus baissières sur les stocks aux États-Unis et que Shell déclare que sa sortie de Russie coûtera 5 milliards de dollars. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce jeudi 7 avril.
1. Les obligations restent calmes après le compte-rendu hawkish de la Fed ; les demandes d'allocations chômage sont attendues
Les obligations ont retrouvé un certain calme, le marché s'étant adapté à la probabilité d'une ou plusieurs hausses de taux d'un demi-point par la Réserve fédérale dans les mois à venir.
Le procès-verbal de la dernière réunion de la Fed en mars, publié mercredi, indiquait que seule l'incertitude créée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'avait empêchée de relever le taux des fonds fédéraux de 50 points de base, et montrait également une certaine inquiétude face aux perceptions selon lesquelles la banque centrale était "en retard" dans la lutte contre l'inflation.
Le rendement de l'obligation de référence à 10 ans est en baisse de 3 points de base à 2,58 % à 13h50, tandis que le rendement du 2 ans - plus sensible aux attentes concernant les taux officiels à court terme - était en baisse de 6 points de base à 2,43 %.
Le barrage hebdomadaire d'intervenants de la Fed se poursuit jeudi avec les interventions de John Williams de New York, Charles Evans de Chicago et Raphael Bostic d'Atlanta.La secrétaire au Trésor et ancienne présidente de la Fed Janet Yellen prendra également la parole à 16h30. Les données de la semaine sur les réclamations initiales de chômage devraient montrer que les licenciements se situent toujours à des niveaux historiquement bas, autour de 200 000.
2. La Chine signale un assouplissement monétaire imminent
Le reste du monde a beau resserrer sa politique monétaire, la Chine est sur le point de l'assouplir. Le Conseil d'État a déclaré dans un communiqué qu'il utiliserait la politique monétaire au "moment approprié" pour soutenir une économie qui est passée en mode contraction en mars, selon trois enquêtes auprès des entreprises publiées en début de semaine.
Le Conseil a déclaré que les risques pour l'économie se sont "intensifiés" et ont "dépassé les attentes" dans certains domaines.
L'annonce intervient alors que les habitants de Shanghai, enfermés depuis la semaine dernière pour des tests massifs de COVID-19, commencent à manquer de nourriture fraîche, selon des témoignages de personnes vivant dans la ville. La ville a affiché un record de 20 000 nouvelles infections mercredi, malgré les mesures draconiennes.
3. Les actions devraient ouvrir en légère hausse, Buffett dépense à nouveau
Les actions américaines devraient ouvrir en légère hausse après deux jours consécutifs de pertes causées par les craintes d'un resserrement de la politique monétaire et une intensification des perturbations de l'économie mondiale par la guerre de la Russie en Ukraine.
À 13h50, les Dow Jones futures étaient en hausse de 17 points, soit moins de 0,1%, tandis que les S&P 500 futures étaient en hausse de 0,3% et les Nasdaq 100 futures de 0,5%. Le Nasdaq Composite avait encore perdu plus de 2% mercredi, tandis que le Dow et le S&P avaient perdu respectivement 0,4% et 1,0%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons HP (NYSE:HPQ), qui a progressé de 10 % en pré-marché après que Berkshire Hathaway (NYSE:BRKa) de Warren Buffett a révélé avoir acquis une participation de 4,2 milliards de dollars dans la société. L'attention se portera également sur Meta Platforms (NASDAQ:FB), propriétaire de Facebook, qui travaillerait sur un plan visant à introduire des pièces virtuelles, des jetons et des services de prêt dans ses applications. Cela intervient après que ses projets de lancement d'une monnaie stable mondiale aient été sabordés par les régulateurs.
4. Les deux faces de la pénurie mondiale de puces
La pénurie mondiale actuelle de semi-conducteurs a été mise en évidence par des révélations faites dans la nuit en Asie et en Europe.
Samsung (KS:005930), l'un des plus grands fabricants de puces au monde, a déclaré que son bénéfice d'exploitation pour les trois mois jusqu'en mars sera d'environ 11,6 milliards de dollars, ce qui est supérieur aux attentes générales et constitue son meilleur trimestre depuis quatre ans. Cela est dû en grande partie à la forte demande non seulement pour ses puces mais aussi pour ses smartphones.
En revanche, Mercedes-Benz (DE:MBGn) a déclaré que ses livraisons avaient chuté de 16 % en glissement annuel en raison d'une pénurie de puces qui l'a obligée à se concentrer sur des produits à plus forte marge. Ses livraisons de véhicules à batterie ont augmenté de 210 %, tandis que les livraisons de tous les BEV et hybrides réunis ont augmenté de 67 %. En début de semaine, l'entreprise avait mis en congé plus de 5 600 employés au Brésil en raison de la pénurie de puces.
La société chinoise Geely (HK:0175), quant à elle, n'a enregistré qu'une hausse de 1 % de ses livraisons en glissement annuel.
5. Le pétrole consolide après des données baissières sur les stocks ; Shell subit le contrecoup de la sortie de la Russie
Les prix du pétrole brut consolident sous les 100 dollars le baril alors que les données du gouvernement américain ont confirmé une hausse des stocks de brut et de distillats la semaine dernière.
Le confinement de la Chine a continué à se faire sentir sur la demande mondiale : les données montrent que les mouvements moyens des vols en Chine sont à leur plus bas niveau depuis le plus profond de la panique initiale du COVID-19 à Wuhan il y a deux ans.
Dans l'actualité des entreprises, Shell (LON:RDSa) a prévu que son retrait de Russie entraînerait une baisse de ses bénéfices après impôt de jusqu'à 5 milliards de dollars, mais a déclaré que les bénéfices ajustés resteraient bons grâce à la hausse des prix du brut qui a stimulé ses opérations commerciales.
Vers 13h50, les contrats à terme sur le brut américain étaient en hausse de 1,8% à 97,91 $ le baril, tandis que le brent était en hausse de 1,7% à 102,82 $ le baril.