par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en très légère baisse vendredi à mi-séance, après avoir effacé une partie de leurs pertes initiales à la faveur du rebond des valeurs bancaires, et l'euro évolue toujours à plus de 1,20 dollar, alors que les investisseurs se préparent à un prochain resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Les responsables de la BCE ont dégagé un large consensus lors de leur réunion de jeudi pour faire du ralentissement des achats d'actifs la prochaine étape de leur politique monétaire et ont débattu de quatre options dans cette perspective, ont dit vendredi deux sources directement au fait des discussions.
Cette perspective porte l'euro et le secteur bancaire et pèse parrallèlement sur le marché obligataire.
A 10h50 GMT, l'euro avance de 0,37% à 1,2065 dollar, après avoir touché un plus haut depuis décembre 2014 à 1,2092 dans la foulée des annonces de la BCE et de son président Mario Draghi jeudi.
Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro s'orientent pour leur part en hausse, à plus de 0,31% pour le dix ans allemand, qui était tombé en début de séance sous le seuil de 0,3%. Son équivalent français est remonté à 0,62%.
En Bourse, les valeurs bancaires ont nettement accéléré après les informations de Reuters; leur indice Stoxx 600 grimpe à mi-séance de 0,54%, soit la plus forte hausse sectorielle en Europe.
Le rebond des banques a permis aux Bourses européennes d'effacer une bonne partie de leurs pertes initiales.
À Paris, le CAC 40 cède 0,272% à 5.100,71 points. À Francfort, le Dax perd 0,09% et à Londres, le FTSE recule de 0,42%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,13% et le Stoxx 600 0,17%.
LES CRAINTES SE RENFORCENT EN ATTENDANT IRMA
A Wall Street, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en repli d'environ 0,3%.
Les investisseurs tentent d'évaluer les dégâts provoqués par la tempête Harvey alors que l'ouragan Irma devrait atteindre la Floride au cours du week-end.
Si Irma fait autant de dégâts que l'ouragan Andrews (50 milliards de dollars de dégats en 1992), la facture Harvey ajoutée à celle Irma serait comparable à celle de Katrina (en 2005), qui avait atteint 160 milliards, notent les stratèges de la Banque Postale AM.
"L'impact sur la croissance pourrait être bien plus large que le 0,2-0,3 initialement estimé après le passage de Harvey", ajoutent-ils.
La saison des ouragans perturbe également le marché pétrolier, tiraillé vendredi entre les spéculations sur une possible réduction de l'offre saoudienne le mois prochain et l'impact sur la demande des arrêts de raffineries dans le golfe du Mexique pour cause d'ouragans à répétition. Le Brent gagne ainsi 0,5% à 54,76 dollars le baril alors que le brut léger américain perd 0,33% à 48,93 dollars.
HERMES RATE LA MARCHE DU CAC 40
Aux valeurs en Europe, le secteur du tourisme et des loisirs cède 0,65% avec la chute de 11% du groupe britannique de pubs et de restaurants Greene King, sanctionné après l'annonce des ventes en baisse et des commentaires peu optimistes sur ses perspectives d'activité.
Le compartiment des matières premières abandonne 0,68% avec le recul des cours du cuivre (-1,49%) et du nickel (-1,77%).
A Paris, l'annonce des modifications de la composition des indices CAC 40 et SBF 120 se traduit par de fortes variations des valeurs concernées: Nokia (HE:NOKIA), qui sortira du CAC le 18 septembre, perd 3,52% tandis que STMicroelectronics (PA:STM), qui le remplacera, prend 1,1%.
Pour le SBF 120, les entrants ALD (+2,6%), Maisons du Monde (PA:MDM) (+2,05%) et FnacDarty (+1,47%) sont plébiscités alors que le sortant Ipsos (PA:ISOS) cède 0,81%.
Hermès (PA:HRMS) International, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à une entrée au CAC, cède quant à lui 3,65%.
PSA (PA:PEUP) abandonne 4,35% après l'abaissement de la recommandation d'Exane BNP Paribas (PA:BNPP) à "sous-performance". Par ailleurs, le constructeur automobile a démenti des informations du Monde selon lesquelles il serait mis en cause par la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) qui l'accuse d'avoir vendu près de deux millions de véhicules équipés de moteurs frauduleux en matière d'émissions polluantes.
(édité par Patrick Vignal)