PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en repli vendredi à l'exception de Londres, soutenue par la baisse de la livre sterling, l'appétit pour le risque semblant avoir diminué avant un long week-end pour les marchés anglo-saxons, tandis que le pétrole hésite au lendemain des décisions jugées décevantes des principaux pays producteurs.
À Paris, le CAC 40 a terminé in extremis dans le rouge, cédant 0,52 points à 5.336,64 points. A Francfort, le Dax a perdu 0,15%, tout comme l'indice EuroStoxx 50, tandis que le FTSEurofirst 300 abandonnait 0,22% et le Stoxx 600 0,2%.
A Londres, le Footsie britannique a gagné 0,4% et inscrit un nouveau record, tout comme le FTSE 250 des petites et moyennes capitalisations, qui a franchi pour la première fois la barre symbolique des 20.000 points.
La livre sterling cédait 1,2% face au dollar et 0,9% face à l'euro après la publication d'un sondage montrant un resserrement de l'écart entre conservateurs et travaillistes dans les intentions de vote pour les élections législatives du 8 juin, au lendemain de statistiques suggérant un ralentissement de la croissance.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street faisait du surplace après six séances consécutives de hausse qui ont permis au Nasdaq comme au S&P 500 d'inscrire des records jeudi. Les marchés américains et britanniques seront fermés lundi, férié aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne.
L'approche de ce week-end prolongé incite à la prudence, d'autant que les indicateurs économiques du jour sont mitigés: si la croissance du produit intérieur brut (PIB) américain a été révisée à la hausse en deuxième estimation, à 1,2% en rythme annualisé contre 0,7%, les chiffres des commandes de biens durables en avril montrent une stagnation des achats de biens d'équipement des entreprises pour le deuxième mois d'affilée.
Le dollar bénéficie néanmoins de la révision en hausse du PIB et s'apprécie de 0,2% face à un panier de devises de référence, faisant retomber l'euro sous 1,1180.
"Le chiffre du PIB est une bonne surprise, je ne pense pas que le marché s'attendait à une révision d'une telle ampleur", explique Sireen Harajli, responsable de stratégies devises de Mizuho à New York. "Cela confirme, ou du moins cela apporte un soutien à l'idée selon laquelle la faiblesse des performances écomiques est probablement temporaire."
Sur les marchés actions en Europe, le secteur du pétrole et du gaz a perdu 1,06%, la plus forte baisse sectorielle. La prolongation, anticipée, de l'accord d'encadrement de la production par les pays de l'Opep et plusieurs autres extérieurs au cartel, a déçu certains investisseurs, qui espéraient des mesures supplémentaires pour soutenir les prix.
Le Brent et le brut léger américain évoluent en dents de scie dans une fourchette étroite après la chute de près de 5% subie jeudi.
Autre compartiment malmené côté actions européennes, les banques ont cédé 0,6%, ce que certains analystes expliquent par les dernières informations en date sur les projets de réforme de la réglementation du secteur par le Comité de Bâle, notamment en matière de "planchers" de fonds propres.
Parmi les hausses notables du jour, Zodiac Aerospace (PA:ZODC) a gagné 1,97%. Le fonds activiste TCI a déclaré que la nouvelle offre d'achat de Safran (PA:SAF) (+1,4%) sur l'équipementier aéronautique était encore trop élevée et qu'il s'opposerait au rapprochement des deux groupes.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a gagné 0,23% et le Stoxx 600 est pratiquement inchangé.
(Marc Angrand, avec Danilo Masoni à Milan, édité par Juliette Rouillon)