La réputation vacillante de l'industrie japonaise a pris mardi un nouveau coup sur la tête après un énième scandale de produits aux données falsifiées, touchant cette fois-ci le groupe de textiles techniques et de fibres de carbone Toray.
"Il s'est avéré que des données concernant le contrôle qualité de produits ont été incorrectement réécrites" dans la filiale Toray Hybrid Cord entre avril 2008 et juillet 2016, a annoncé le groupe dans un communiqué.
Les produits en question sont des fils spéciaux, utilisés notamment pour la trame textile de pneus. Treize sociétés clientes sont concernées, parmi lesquelles des fabricants de pneumatiques et des équipementiers automobiles, a ajouté le groupe, sans donner de noms.
Au total, 149 cas de falsifications chez Toray Hybrid Cord ont été identifiés entre avril 2008 et juillet 2016. La qualité et la sécurité des produits n'est toutefois pas remise en cause, a assuré le groupe, affirmant par ailleurs n'avoir pas détecté d'autres mauvaises pratiques dans ses autres activités.
Ainsi les tissus techniques destinés à son important client Fast Retailing (T:9983), la maison mère de la marque japonaise de prêt-à-porter Uniqlo, ainsi que les fibres de carbone pour ses clients dans l'aéronautique (dont l'américain Boeing (NYSE:BA)) ne sont pas concernés par cette affaire, selon le groupe.
"Nous nous excusons profondément d'avoir causé du tort et des inquiétudes", a déclaré le PDG de Toray, Akihiro Nikkaku, lors d'une conférence de presse à Tokyo annoncée en dernière minute, en s'inclinant bas devant les médias présents.
Le titre du groupe à la Bourse de Tokyo a chuté à la suite de ces révélations, perdant jusqu'à 8,5% en milieu de matinée. Il a finalement terminé la séance en baisse de 5,29% à 1.046 yens, tandis que l'indice vedette Nikkei a stagné (-0,04%).
Plusieurs groupes nippons ont déjà été éclaboussés par des scandales similaires ces derniers mois, dont Mitsubishi Materials la semaine dernière et le sidérurgiste Kobe Steel en octobre, qui a reconnu avoir embelli les propriétés techniques de nombreux de ses produits, affectant quelque 500 clients dans le monde.
Les constructeurs automobiles japonais Nissan (T:7201) et Subaru ont aussi révélé ces derniers mois des irrégularités de procédures dans l'inspection finale de leurs véhicules produits au Japon et destinés au marché national.
Nissan a décidé fin septembre de rappeler plus d'un million de véhicules vendus au Japon depuis 2014 en raison de cette affaire, puis a suspendu pendant environ deux semaines sa production dans ses usines japonaises, pour mettre un terme à ces mauvaises pratiques. Subaru a pour sa part décidé mi-novembre de rappeler près de 400.000 voitures au Japon en raison d'irrégularités similaires.