par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Londres exceptée, les principales Bourses européennes reculent mardi matin tandis que les contrats à terme sur les indices américains ont effacé leurs gains à quelques heures de l'audition au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, les marchés restant tiraillés entre la solidité des perspectives de reprise et les craintes de hausse des taux.
À Paris, le CAC 40 perd 0,24% à 6.587,05 points vers 08h00 GMT et à Francfort, le Dax recule de 0,35% alors qu'à Londres, le FTSE 100 gagne 0,22% en profitant de la hausse du secteur pétrolier.
L'indice EuroStoxx 50 se replie de 0,4%, le FTSEurofirst 300 de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,27%.
Si les craintes d'un relèvement plus rapide qu'anticipé des taux d'intérêt américains ont pesé sur la tendance vendredi et en début de journée lundi, les propos de Christine Lagarde soulignant les différences entre la reprise économique aux Etats-Unis et en Europe ont ensuite rassuré les investisseurs européens.
À Wall Street, le Dow Jones a enregistré lundi sa plus forte hausse depuis le 5 mars grâce à l'envolée des valeurs de l'énergie, des financières mais aussi de certaines technologiques comme Microsoft (NASDAQ:MSFT) (+1,2%), qui a inscrit un record de clôture.
Après la clôture des marchés américains, la Réserve fédérale a publié la déclaration que fera Jerome Powell, son président, à l'ouverture de son audition en Congrès ce mardi, déclaration dans laquelle il met en avant "l'amélioration soutenue" de la situation économique aux Etats-Unis et estime que si l'inflation a "progressé de manière notable", cette poussée devrait se dissiper.
L'audition de Jerome Powell par une commission de la Chambre des représentants doit débuter à 18h00 GMT.
"La question principale est de savoir quand va commencer la politique monétaire moins accommodante de la Réserve Fédérale, explique Saxo Banque. Les investisseurs pourraient avoir surinterprété les propos et la date de ce début de tapering."
VALEURS
La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour le secteur du pétrole et du gaz (+0,59%), favorisé par la hausse continue du prix du baril. A Paris, TotalEnergies prend 0,61%, TechnipFMC (PA:FTI) 2,58%.
A l'opposé, le compartiment des hautes technologies abandonne 0,69%.
EssilorLuxottica perd 1,74%, la plus forte baisse du CAC 40, après avoir déclaré lundi soir étudier toute les options concernant le projet de rachat du néerlandais Grandvision - qui chute de 6,96% - suite à la décision d'un tribunal arbitral reconnaissant Grandvision coupable de violations de l'accord de rapprochement.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei, qui avait perdu 3,29% lundi, a rebondi de 3,12%, sa meilleure performance depuis le 16 juin 2020, en profitant entre autres de la progression des valeurs du transport maritime après le relèvement des prévisions de Mitsui OSK Lines (+10,19%).
En Chine, le SSE Composite de Shanghai (+0,80%) et le CSI 300 (+0,62%) ont réduit leurs gains en fin de séance mais la tendance est restée soutenue notamment par la progression des valeurs bancaires.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture pratiquement inchangée pour le Dow Jones mais en repli de 0,11% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,36% pour le Nasdaq.
Lundi, le Dow a gagné 1,76%, ou 586,89 points, à 33.876,97 points, le S&P-500 a pris 58,34 points, soit 1,40%, à 4.224,79 points et le Nasdaq Composite a gagné 111,1 points (0,79%) à 14.141,48 points.
TAUX
Les rendements de référence européens sont en hausse dans le sillage des américains, signe que le ton globalement plus "faucon" adopté par la Fed depuis mercredi continue d'influencer les marchés obligataires.
Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prend un peu plus de deux points de base à -0,152%, non loin de son pic de vendredi.
Le dix ans américain, lui, s'affiche à 1,5022%, en hausse de près de deux points.
CHANGES
Le dollar repart timidement à la hausse face aux autres grandes valeurs (+0,08%) au lendemain d'une baisse de 0,35% sur des prises de bénéfice, logiques après un gain de près de 1,9% en trois séances.
L'euro se maintient juste au-dessus de 1,19 dollar après être tombé lundi sous 1,1850.
Le bitcoin reprend 3,08% à 32.608,84 dollars au lendemain de la chute de plus de 11% provoquée par les dernières mesures en date adoptées par la Chine pour encadrer le secteur des cryptomonnaies.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en léger repli après un début de séance en hausse, tiré par les perspectives de reprise de la demande, qui a permis au Brent de franchir le seuil des 75 dollars le baril pour la première fois depuis avril 2019.
Le Brent abandonne 0,16% à 74,78 dollars après un pic à 75,3 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,43% à 73,34 dollars.
(Édité par Blandine Hénault)