PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en nette baisse mercredi après le repli de Wall Street et les chiffres inférieurs aux attentes du commerce extérieur chinois.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 1,19% pour le CAC 40 à Paris, de 0,8% pour le Dax à Francfort, de 0,92% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,89% pour l'EuroStoxx 50.
L'indice ISM d'activité du secteur des services aux Etats-Unis est ressorti mardi en hausse et supérieur aux attentes à 56,9 pour août, un chiffre interprété comme un argument de plus en faveur d'une forte hausse de taux à l'issue de la prochaine réunion de la Réserve fédérale, dans deux semaines.
Les marchés estiment à 75% la probabilité d'une nouvelle augmentation de trois quarts de point de l'objectif de taux des "fed funds" le 21 septembre, ce qui le porterait à 3%-3,25%, selon le baromètre FedWatch.
"Les bonnes nouvelles pour l'économie réelle sont devenues de mauvaises nouvelles pour le marché, que ce soit le marché obligataire ou le marché actions", résume Redmond Wong, stratège de Saxo Capital Markets à Hong Kong.
La perspective d'un resserrement accéléré de la politique monétaire américaine alimente d'autant plus la nervosité des investisseurs qu'en dehors des Etats-Unis, les signes de dégradation de la conjoncture continuent de s'accumuler.
En Chine, la croissance des exportations a ainsi ralenti à 7,1% sur un an le mois dernier contre 18% en juillet.
En Allemagne, la production industrielle a reculé de 0,3% en juillet, un repli un peu moins marqué qu'attendu.
À ces éléments s'ajoute, en Europe, l'inquiétude suscitée par la crise énergétique, à deux jours d'un conseil des ministres européens de l'Energie appelé à examiner de nouvelles mesures de réduction de la consommation de gaz et d'électricité.
La séance à venir sera animée entre autres par les décisions de la Banque du Canada, qui devrait annoncer à 14h00 GMT une hausse de taux de 75 points de base selon le consensus Reuters, certains observateurs n'excluant pas une mesure plus forte encore après la hausse de 100 points décidée en juillet.
A WALL STREET
La Bourse de New York a terminé en baisse mardi une séance volatile après l'indice ISM des services, qui a alimenté la remontée des rendements obligataires.
L'indice Dow Jones a cédé 0,55%, ou 173,14 points, à 31.145,30, le Standard & Poor's 500 a perdu 16,07 points, soit -0,41%, à 3.908,19 et le Nasdaq Composite a reculé de 85,96 points (-0,74%) à 11.544,91.
Le Nasdaq accuse désormais sept séances consécutives de baisse, ce qui n'était plus arrivé depuis novembre 2016.
L'indice de volatilité du CBOE a quant à lui touché en séance son plus haut niveau depuis près de deux mois.
Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent une poursuite du repli.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en baisse de 0,71%, les craintes de dégradation de la situation économique ayant pris le pas sur l'effet bénéfique de la dépréciation du yen pour les valeurs tournées vers l'export.
L'indice phare du marché japonais a touché en séance son plus bas niveau depuis le 19 juillet.
En Chine, la hausse des valeurs des semi-conducteurs limite la baisse en occultant la déception du commerce extérieur, après l'annonce par Pékin d'un renforcement du secteur: le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,08% et le CSI 300 0,06%.
CHANGES
En hausse pour la troisième séance d'affilée, le dollar a inscrit en début de journée un nouveau plus haut de 20 ans face à un panier de devises de référence (+0,31%) et de 24 ans face au yen, à 144,38.
L'euro est quant à lui retombé sous 0,99 dollar (-0,09%), tout près du plus bas de 20 ans inscrit mardi à 0,9864.
TAUX
Poursuivant sur sa lancée de mardi, le rendement des bons du Trésor à dix ans a atteint en Asie son plus haut niveau depuis le 16 juin à 3,365%.
Le deux ans, plus sensible encore aux anticipations de hausse des taux directeurs, reste quant à lui au-dessus de 3,5% après avoir atteint en séance mardi 3,551%, au plus haut depuis novembre 2007.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prend un peu plus de trois points de base dans les premiers échanges à 1,639%, au plus haut depuis le 29 juin.
PÉTROLE
Les anticipations de hausses de taux et les restrictions sanitaires en Chine, deux facteurs susceptibles de freiner la demande, font reculer le marché pétrolier après la hausse liée à la décision de l'Opep+ de réduire un peu sa production en octobre.
Le Brent abandonne 1,35% à 91,58 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,66% à 85,44 dollars.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Marc Angrandn avec Selena Li à Hong Kong)