PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé une nouvelle fois en nette hausse vendredi, continuant de tirer profit de l'annonce jeudi par la Banque centrale européenne d'un vaste plan de rachats d'actifs, tandis que l'inquiétude sur le sort de la Grèce après les élections législatives de dimanche semble s'apaiser, au moins partiellement.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,93% (87,89 points) à 4.640,69 points, au plus haut depuis juin 2008. Le Dax allemand a pris 2,05% et le Footsie britannique 0,53%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 avançait de 1,8% et le FTSEurofirst 300 de 1,79%.
Sur la semaine, l'indice vedette de la Bourse de Paris affiche une progression de 5,96% et le FTSEurofirst 300 un gain de 5,13%.
La journée a aussi été marquée par un bond de 6,14% de la Bourse d'Athènes, porté par les valeurs bancaires comme Attica Bank, National Bank of Greece et Piraeus Bank qui ont fini en progression de 8% à 13% environ.
Aux yeux de certains traders, le parti Syriza, donné favori par les sondages pour le scrutin pourrait en cas de victoire chercher à conclure un accord de compromis avec la "troïka" (CE, FMI et BCE) sur le plan d'aide de 240 milliards d'euros octroyé à son pays.
"La BCE a lancé une carotte à Syriza, en disant : 'si vous remplissez les conditions fixées par la troïka, nous achèterons des obligations grecques'", estime Athanasios Vamvakidis, responsable de la stratégie devises du G10 chez Bank of America Merrill Lynch.
Sur le plan sectoriel à l'échelon européen, l'alimentation (+3,05%) a fini en tête des indices, suivie par l'automobile (+2,76%), considérée comme l'un des secteurs susceptibles de profiter le plus de la baisse de l'euro.
Les télécoms ont gagné 2,27%, portées par la consolidation du secteur. Les actionnaires de Portugal Telecom SGPS (+11,24%) ont donné jeudi leur feu vert à la vente des actifs portugais du groupe brésilien Oi à Altice (+7,07%), tandis que Hutchison Whampoa est entré en négociations exclusives avec Telefonica (+3,37%) pour lui racheter O2, sa filiale mobile en Grande-Bretagne.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était en repli, essentiellement affectée par les résultats jugés décevants de plusieurs poids lourds de la cote. Le Dow Jones et le S&P perdaient respectivement 0,35% et 0,25% mais le Nasdaq prenait 0,13%.
L'euro, lui, poursuit sa glissade, cédant 0,75% face au billet vert à 1,1284 dollar, son plus bas niveau depuis plus de 11 ans.
Sur le marché obligataire, l'ensemble des rendements des dettes souveraines de la zone euro sont tombés à des plus bas niveaux en perspective des achats massifs de la BCE.
Le Brent de la mer du Nord remonte légèrement à 48,76 dollars (+0,58%) en raison de l'incertitude provoquée par le décès du roi Abdallah d'Arabie saoudite et l'accession au trône de son frère Salman.
(Alistair Smout, Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)