par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes présentent lundi à mi-parcours de faibles variations dans une séance relativement calme en l'absence de Wall Street et dans l'attente de la publication cette semaine du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) et d'un indicateur clé d'inflation aux Etats-Unis.
Le CAC 40 parisien est stable (-0,06%) à 7.343,64 points vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax grignote 0,1% et à Londres, le FTSE est pratiquement inchangé (+0,01%).
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,14%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro grappille 0,08% et le Stoxx 600 0,18%.
Les marchés d'actions et d'obligations sont fermés ce lundi à Wall Street en raison du "Presidents' Day" (le Jour des présidents) et vont ouvrir mardi avec le regard des investisseurs probablement tournés vers les "minutes" de la Fed, prévues mercredi, alors que les inquiétudes sur une remontée prolongée des taux ont pesé la semaine dernière sur les Bourses.
La mesure privilégiée de l'inflation par la Fed, l'indice core PCE, sera en outre publié vendredi. Le consensus Reuters prévoit une accélération à 0,4% en janvier sur un mois, le niveau le plus élevé en cinq mois, ce qui ne plaide pas pour une accalmie sur le coût du crédit.
Les marchés évaluent désormais le pic des taux des "fed funds" à environ 5,3% d'ici juillet, contre une prévision inférieure à 5% au début du mois de février.
"Il est peut-être prématuré de croire qu'une récession est désormais exclue alors que la Fed aura effectué un resserrement de plus de 500 points de base en un an, et que l'impact de la politique monétaire a eu tendance par le passé à se faire sentir avec un retard sur l'économie réelle, pouvant aller d'un à deux ans", explique Mislav Matejka, stratège chez JPMorgan (NYSE:JPM).
Les tensions géopolitiques, liées aux tirs de missiles balistiques par la Corée du Nord et aux mises en garde de Washington sur un soutien militaire de la Chine à la Russie, ne favorisent pas non plus la prise de risque. Le président américain Joe Biden a en outre effectué ce lundi une visite surprise à Kyiv, à la veille d'un important discours du président russe Vladimir Poutine et à quatre jours du premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment des ressources de base, tiré par la perspective d'un redressement de la demande en Chine, est en tête du Stoxx 600 avec un gain de 0,97%. A l'opposé, l'indice des nouvelles technologies accuse la plus forte baisse sectorielle avec un repli de 0,38%.
Dans l'actualité des entreprises, Faurecia (EPA:EPED) prend 1,95% et Hella 0,1%, l'équipementier automobile Forvia, né du rachat par le groupe français de son concurrent allemand ayant annoncé lundi anticiper une amélioration de ses résultats cette année. L'indice européen de l'automobile progresse de 0,75%.
Valneva (EPA:VLS) avance de 2,11% à la faveur de l'annonce d'un examen prioritaire aux Etats-Unis de son candidat vaccin contre le chikungunya.
Côté baisse, la banque autrichienne Raiffeisen plonge de 6,75%, les autorités américaines ayant réclamé des informations sur ses activités en Russie.
Telecom Italia (BIT:TLIT) cède 2,81%, la banque publique italienne CDP et le fonds australien Macquarie n'ayant toujours pas présenté d'offre concurrente à la proposition de KKR (NYSE:KKR) pour le réseau fixe de l'opérateur télécoms italien.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans est à peu près stable lundi, à 2,43%, et pas éloigné du sommet depuis août 2011 touché début janvier à 2,569%.
Celui à deux ans s'affiche à 2,87% après avoir atteint vendredi un pic de 14 ans à 2,94%, Isabel Schnabel, membre de la Banque centrale européenne (BCE), ayant déclaré que les marchés sous-estimaient peut-être la persistance de l'inflation.
CHANGES
Le dollar est stable (-0,01%) face à un panier de devises de référence après avoir touché la semaine dernière un sommet de six semaines.
La monnaie japonaise s'échange à 134,03 yens pour un dollar, à un creux de deux mois, dans l'attente de l'audition vendredi devant le Parlement japonais de Kazuo Ueda, pressenti au poste de gouverneur de la Banque du Japon (BoJ).
L'euro, en repli de 0,08%, se négocie à 1,0685 dollar.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est soutenu par des estimations d'analystes selon lesquelles la Chine devrait importer une quantité record de brut cette année, soit 11,8 millions de barils par jour (bpj), sur fond de hausse de la demande à la suite de la réouverture du pays.
Les deux références du pétrole, qui avaient perdu environ 4% la semaine dernière, avancent lundi de 0,66% à 83,55 dollars le baril pour le Brent gagne et de 0,72% à 76,89 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)