par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse modérée mardi avec les inquiétudes persistantes sur la remontée des taux des banques centrales, l'inflation et l'évolution de la guerre en Ukraine.
Les contrats à terme donnent un recul de 0,24% pour le CAC 40 parisien, de 0,28% pour le Dax à Francfort, de 0,45% pour le FTSE à Londres et de 0,39% pour l'EuroStoxx 50.
Les investisseurs devraient, comme lundi, limiter la prise de risque, l'intensification de la guerre en Ukraine s'ajoutant à la crainte grandissante de récession avec en toile de fond, la perspective de taux d'intérêt toujours plus élevés face à la hausse des prix.
Dans ce contexte, la publication jeudi des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis sera un rendez-vous majeur pour les marchés.
"L'inflation est tenace et la Réserve fédérale doit aller plus loin, au-delà de ce que le marché attend", a déclaré Tai Hui, responsable de la stratégie de marché pour l'Asie-Pacifique chez JPMorgan (NYSE:JPM) Asset Management.
Les résultats trimestriels et surtout les prévisions des entreprises sont également attendues cette semaine. En Europe, LVMH (EPA:LVMH) publiera après la clôture des marchés son chiffre d'affaires du troisième trimestre et aux Etats-Unis, les grandes banques comme JPMorgan et Wells Fargo (NYSE:WFC) lanceront la saison vendredi.
Avant cela, la journée sera animée par les nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour l'économie mondiale à 13h00 GMT.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse lundi, le Nasdaq finissant à un plus bas en clôture, avec les inquiétudes sur l'impact de la remontée des taux de la Fed et le recul du secteur des semi-conducteurs en réaction à la décision des Etats-Unis d'imposer de nouvelles mesures de contrôle des exportations vers la Chine.
L'indice Dow Jones a cédé 0,32%, ou 93,91 points, à 29.202,88 points, le S&P-500 a perdu 26,80 points, soit 0,74%, à 3.612,86 points et le Nasdaq Composite a reculé de 110,3 points (-1,04%) à 10.542,10 points.
Les actions AMD, Micron (NASDAQ:MU), Nvidia (NASDAQ:NVDA) et Qualcomm (NASDAQ:QCOM) ont abandonné de 1% à 5,2%.
Les contrats à terme signalent pour le moment un repli de l'ordre de 0,45%.
EN ASIE
Le Nikkei à Tokyo a fini en baisse de 2,64% après un week-end de trois jours, plombé par les pertes des valeurs technologiques.
Les nouvelles restrictions américaines sur la vente de semi-conducteurs en Chine ont pesé sur les entreprises japonaises liées à la production de puces: Tokyo Electron a abandonné 5,49% et Fanuc (TYO:6954) 3,93%.
Le Hang Seng à Hong Kong perd 1,75%, la détermination de Pékin à s'en tenir à la politique "zéro COVID" malgré l'augmentation de cas locaux de la maladie s'ajoutant aux inquiétudes suscitées par le durcissement des restrictions d'exportations des technologies américaines en Chine et à la remontée des taux à l'étranger.
En revanche, après une série de quatre séances dans le rouge, l'indice CSI 300 et le SSE Composite de Shanghai sont en légère hausse grâce à la progression des valeurs des nouvelles énergies, les observateurs du secteur s'attendant à de solides résultats trimestriels.
CHANGES/TAUX
L'aversion pour le risque profite au dollar, qui s'adjuge 0,19% face à un panier de grandes devises, et l'euro oscille autour de 0,969 dollar.
La livre sterling a légèrement creusé ses pertes après la décision de la Banque d'Angleterre d'étendre aux obligations d'Etat britanniques indexées son programme temporaire d'achats de titres.
Du côté des emprunts d'Etat, le marché américain est orienté à la hausse après avoir été fermé la veille pour le "Columbus Day". Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans grimpe à son plus haut niveau en deux semaines, à plus de 4%, la baisse du marché obligataire britannique lundi se répercutant outre-Atlantique.
En Europe, le dix ans allemand est en léger recul à 2,307% dans les premiers échanges et son équivalent britannique cède également du terrain, à 4,46%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier baisse légèrement en raison de la hausse du dollar et de la recrudescence des cas locaux de COVID-19 en Chine qui accentue les craintes de ralentissement de la demande mondiale.
Le Brent perd 0,18% à 96,02 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,3% à 90,86 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)