par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans de faibles variations à l'ouverture mardi et les Bourses européennes évoluent également sur une note prudente à mi-séance, l'euphorie des premiers échanges perdant de son souffle avec notamment le secteur bancaire.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,01% pour le Dow Jones, de 0,04% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,1% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 prend 0,22% à 7.093,96 points vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,19% et à Londres, le FTSE gagne 0,02%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,03%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro s'octroie 0,19% et le Stoxx 600 grignote 0,03%.
Les marchés européens, qui avaient ouvert en nette hausse après l'annonce du soutien des autorités américaines de régulation au projet de rachat des dépôts et prêts de Silicon Valley Bank (SVB) par First Citizens Bank, sont sans direction claire à mi-journée, alternant un pied dans le rouge et un autre dans le vert dans un contexte de volatilité persistante.
L'indice VIX aux Etats-Unis remonte à 20,82 points (+1,06%) et son équivalent européen progresse de 0,49% à 23,17 points.
Le compartiment bancaire européen, qui gagnait jusqu'à 2% dans les échanges en matinée, a réduit ses gains à 0,5%.
Le parquet national financier (PNF) en France a par ailleurs déclaré mardi que des perquisitions étaient en cours dans les locaux de plusieurs banques, dont Société générale (EPA:SOGN) (-0,73%), BNP Paribas (EPA:BNPP) (-0,19%) et HSBC (LON:HSBA) (+0,27%), dans le cadre d'une enquête pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale.
"Le sentiment du marché est susceptible de rester prudent au cours des prochains jours", a déclaré Michael Hewson, analyste marchés chez CMC Markets.
Aux Etats-Unis, l'action First Citizens BancShares, qui a bondi de plus de 50% lundi, est stable avant l'ouverture de Wall Street, tandis que les grandes banques américaines JP Morgan Chase & Co, Bank of America (NYSE:BAC) et Citigroup (NYSE:C) sont indiquées en hausse mais dans de faibles variations, allant de 0,5% à 0,7%.
Deux responsables américains, Michael Barr et Martin Gruenberg, respectivement vice-président de la Fed et président de la FDIC, doivent s'exprimer devant le Congrès à partir de 14h00 GMT. D'après les déclarations préparées en vue de cette audition, ils devraient réaffirmer que le système financier aux Etats-Unis est solide mais que les règles doivent être revues.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Parmi les grands secteurs de la cote européenne, les compartiments sensibles aux taux d'intérêt comme les nouvelles technologies (-0,95%) et l'immobilier (-3,13%) figurent parmi les plus importants replis sur fond de remontée continue des rendements obligataires avec le reflux des craintes sur les banques.
L'indice de l'immobilier a touché mardi un creux de cinq mois et demi, Citigroup ayant estimé la veille que les actions des sociétés du secteur pourraient reculer de 20% à 40% entre 2023 et 2024, voire de plus de 50% si le marché teste le rapport cours/bénéfice.
Les valeurs liées à l'énergie (+1,34%) et aux ressources de base (+0,88%) sont en revanche recherchées dans un contexte de relèvement des prévisions des importations de pétrole de la Chine cette année.
Dans la distribution (-0,37%), Ocado (LON:OCDO) Group recule de 4,99% après les résultats de sa chaîne de supermarché en ligne Ocado Retail alors que les données publiées par le cabinet Kantar montrent que la hausse des prix alimentaires dans les magasins en Grande-Bretagne a atteint un taux record de 17,5% sur les quatre semaines au 19 mars.
TAUX L'apaisement des inquiétudes dans le secteur bancaire favorise la remontée des rendements obligataires, le dix allemand prenant plus de huit points de base à 2,31%. Il reste cependant loin de son pic de juillet 2011 touché début mars à 2,77%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries de même échéance avance de près de trois points, à 3,55%.
CHANGES
Le reflux de l'aversion au risque pèse sur le dollar qui cède du terrain pour la deuxième séance consécutive, refluant de 0,26% face à un panier de devises de référence.
L'euro en profite pour remonter à 1,0827 dollar (+0,29%).
PÉTROLE
Les cours pétroliers progressent légèrement, les investisseurs tentant de digérer les informations sur les banques, les risques d'approvisionnement liées aux interruptions des exportations de brut du Kurdistan irakien et des signes d'une hausse de la demande en Chine.
Le Brent prend 0,18% à 78,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,12% à 72,90 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)