par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse prudente mardi à l'ouverture après la séance mitigée de la veille liée aux doutes sur la demande de pétrole et la trajectoire des taux d'intérêt des banques centrales en raison de la décision surprise de plusieurs pays de l'Opep de procéder à des coupes dans leur production.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,34% pour le CAC 40 à Paris, de 0,35% pour le Dax à Francfort, de 0,33% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,28% pour l'EuroStoxx 50.
La séance devrait de nouveau être animée par le compartiment pétrolier après la décision des pays de l'Opep+ de réduire leur production d'environ 1,16 million de barils par jour (bpj), ce qui pourrait relancer les cours de l'or noir mais alimenter une inflation que les banques centrales s'emploient à juguler.
Alors que les anticipations de relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) avaient reflué la semaine dernière après la publication de données témoignant d'un ralentissement de l'indice des prix PCE aux Etats-Unis, des doutes émergent désormais sur la poursuite du tour de vis monétaire.
Les investisseurs restent cependant globalement confiants sur les taux d'intérêt au regard du repli des rendements obligataires à court terme.
"Les marchés présument que la Fed va baisser ses taux d'intérêt dans le courant de l'année, mais je ne pense pas que ce soit le scénario probable", a déclaré Steven Ricchiuto, économiste chez Mizuho Securities USA.
"La récession sera longue mais peu profonde, et je pense que cela empêchera l'inflation de baisser vraiment rapidement", a-t-il déclaré.
En zone euro, les chiffres mensuels des prix à la production, attendus à 09h00 GMT, donneront des indices sur l'évolution des pressions inflationnistes alors que le marché table actuellement sur un pic des taux de la Banque centrale européenne (BCE) autour de 3,6% en novembre.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
Le compartiment bancaire, qui a poursuivi lundi son redressement, sera à suivre avec notamment Credit Suisse qui tient ce mardi son assemblée générale.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini lundi dans le désordre au lendemain des annonces des pays de l'Opep+, qui ont profité au Dow Jones mais freiné le S&P-500 et ont fait reculer le Nasdaq, pénalisé en outre par le net repli de Tesla (NASDAQ:TSLA).
L'indice Dow Jones a gagné 0,98%, ou 327 points, à 33.601,15 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 0,37% à 4.124,49 points après avoir passé une bonne partie de la journée dans le rouge.
Le Nasdaq Composite a en revanche perdu 32,45 points (-0,27%) à 12.189,45 points.
Aux valeurs, Chevron (NYSE:CVX) a gagné 4,16% et ExxonMobil (NYSE:XOM) 5,9%, tandis que l'indice sectoriel S&P de l'énergie a connu sa plus forte progression depuis octobre (+4,9%).
Tesla a, pour sa part, chuté de 6,1% en raison de livraisons inférieures aux attentes au premier trimestre.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei avance de 0,32% à 28.277,95 points et le Topix, plus large, prend 0,13% à 2.020,25 points à l'approche de la clôture.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai gagne 0,24% mais le CSI 300 cède 0,07%.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) est, pour sa part, stable.
CHANGES
Le dollar se redresse un peu (+0,1%) face à un panier de devises de référence au lendemain de la publication de la statistique mensuelle de l'activité manufacturière aux Etats-Unis qui a mis en évidence de nouveaux signes de ralentissement de l'économie, l'indice ISM du mois de mars étant tombé à 46,3, son plus bas niveau depuis près de trois ans.
L'euro est stable à 1,089 dollar (-0,05%).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans est quasiment inchangé mardi à 3,9738% après avoir reflué de près de dix points de base la veille en réaction aux chiffres de l'indice ISM manufacturier américain.
PÉTROLE
Les cours du pétrole, qui ont bondi lundi de plus de 6% après les annonces de l'Opep et de ses alliés, montent encore: le Brent prend 0,47% à 85,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,5% à 80,82 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)