par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont en hausse jeudi et une nouvelle séance positive se profile à Wall Street, les chiffres de l'inflation américaine parus la veille ayant renforcé les spéculations sur la fin prochaine du durcissement monétaire aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,77% à 7.389,75 à 11h52 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,58% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,3%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,75% et le Stoxx 600 de 0,67%.
D'après les contrats à terme, le Dow Jones pourrait prendre 0,15% tandis que le Standard & Poor's-500 gagnerait 0,33% et le Nasdaq 0,69%.
Ces deux derniers indices ont fini mercredi à leur plus haut niveau depuis plus d'un an, portés par les grandes capitalisations boursières après l'annonce par le département du Travail du ralentissement de l'inflation en rythme annuel, aussi bien au niveau global (+3,0%, un plus bas depuis mars 2021) et qu'en sous-jacent (+4,8%, un plus bas depuis octobre 2021).
Ce coup de frein, plus important que prévu, à la hausse des prix a renforcé aux yeux de nombreux investisseurs le scénario selon lequel la Fed pourrait mettre fin à la remontée de ses taux d'intérêt après la réunion de juillet.
La statistique des prix à la production américains attendue à 12h30 GMT "devrait renforcer les tendances à la désinflation observées dans l'économie mondiale", a écrit Michael Hewson, analyste en chef de CMC Markets, dans une note. "Mais plus important encore, cela indiquera que les hausses de taux américains sont terminées, en excluant la hausse attendue dans deux semaines".
Cette perspective a pris le pas sur les mauvais chiffres macroéconomiques publiés dans la matinée en Chine: les exportations s'y sont contractées en juin à leur rythme le plus rapide depuis le début de la pandémie il y a trois ans, tandis que les importations ont également chuté.
Dans l'actualité des entreprises, Casino a fait état d'une perte au deuxième semestre et a abaissé sa perspective de bénéfice annuel, faisant reculer son action de 4,64%.
L'horloger Swatch gagne 6,68% après avoir a enregistré une croissance record sur les six premiers mois de l'année, à la faveur de la levée des restrictions sanitaires en Asie et d'une activité soutenue en Europe et en Amérique du Nord.
Lanterne rouge du CAC 40, Schneider Electric (EPA:SCHN) cède 1,09%, Bank of America (NYSE:BAC) aurait abaissé son conseil à "sous-performance", selon des sources de marché.
TAUX
L'évolution encourageante de l'inflation aux Etats-Unis, en suggérant que les taux d'intérêt pourraient bientôt atteindre un niveau terminal, profite aux emprunts d'Etat.
Le rendement des Treasuries à dix ans baisse sous 3,82% pour la première fois en dix jours. Son équivalent allemand perd près de 11 points de base à 2,443%.
CHANGES
Le dollar reste sous pression, l'indice mesurant son évolution face à un panier de grandes devises recule pour la sixième séance d'affilée et est au plus bas depuis avril 2022.
George Saravelos, responsable de la recherche sur les devises chez Deutsche Bank (ETR:DBKGn), estime qu'à la suite des données sur l'inflation, le moment est venu d'acheter de l'euro.
"L'inflation américaine était le dernier élément que nous attendions pour recommander d'être à nouveau 'long' sur l'euro/dollar. Nous visons 1,15 dollar, pour la fin d'année, mais la fourchette 1,15-1,20 est tout à fait possible", a-t-il dit.
Pour le moment, la monnaie unique s'affiche à 1,1165 dollar, en hausse de 0,33%.
La livre sterling a inscrit un nouveau pic de 15 mois, l'économie britannique s'était moins contractée que prévu au mai (-0,1%, contre -0,3% pour le consensus Reuters).
PÉTROLE
Sur le marché du pétrole, le Brent prend 0,36% à 80,4 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,26% à 75,95 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)