par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse jeudi et les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance dans un contexte d'optimisme prudent lié à la perspective d'une fin imminente dans le resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), après la publication la veille des chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis, alors que ceux de la production sont prévus avant l'ouverture de la séance à New York.
La tendance positive est également soutenue par les premiers résultats trimestriels des entreprises, notamment dans le domaine du luxe où LVMH (EPA:LVMH) a fait état d'un trimestre meilleur que prévu. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,03% pour le Dow Jones, de 0,13% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,31% pour le Nasdaq.
Vers 11h30 GMT, le CAC 40 parisien progresse de 1,06% à 7.475,52 points après avoir touché un plus haut historique à 7.481,86. À Francfort, le Dax grappille 0,06% et à Londres, le FTSE prend 0,01%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,25%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,44% et le Stoxx 600 0,38%.
Après la statistique mensuelle des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis qui a montré un ralentissement plus marqué que prévu sur un mois (+0,1%) et en rythme annuel (+5,0%), les investisseurs prendront connaissance à 12h30 GMT des prix à la production (PPI) américaine. Le consensus Reuters prévoit une décélération du PPI à 3,0% sur un an en mars après +4,6% en février et une croissance nulle sur un mois après une contraction de 0,1% précédemment.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage offriront, elles, de nouveaux éléments sur l'évolution de la conjoncture américaine alors que le rapport mensuel sur l'emploi a montré un rythme toujours soutenu des créations de postes aux Etats-Unis.
Le compte rendu de la dernière réunion de la Fed, publié mercredi, a montré que plusieurs responsables de la banque ont envisagé en mars une pause dans la remontée des taux d'intérêt après la débâche de deux banques régionales aux Etats-Unis.
Alors que les grandes banques de Wall Street doivent ouvrir vendredi le bal de la saison des résultats aux Etats-Unis, les marchés monétaires tablent actuellement avec une forte probabilité sur une hausse limitée à 25 points de base des taux de la Fed le mois prochain, avant une baisse d'ici la fin de l'année. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Delta Air Lines avançait de 3% après une prévision de bénéfice meilleure que prévu au deuxième trimestre.
Alibaba (NYSE:BABA) reculait de 1,3% dans les transactions hors séance à Wall Street en réaction à une information selon laquelle le conglomérat japonais SoftBank Group a décidé de se retirer quasi intégralement du géant chinois du commerce en ligne.
Harley-Davidson cédait 4% en avant-Bourse, le constructeur de motos ayant annoncé mercredi que sa directrice financière Gina Goetter allait quitter le groupe à la fin du mois pour rejoindre le fabricant de jouets Hasbro.
VALEURS EN EUROPE
LVMH, qui a réalisé au premier trimestre une croissance de ses ventes deux fois supérieure aux attentes grâce notamment à la Chine, bondit de 4,47% après avoir touché un pic historique à 878,2 points. Le numéro un mondial du luxe, qui représente près de 14% de l'indice CAC 40, tire l'ensemble de son secteur, permettant à Kering (EPA:PRTP) de gagner 1,61%, Hermès (EPA:HRMS) 2,51%, Moncler (BIT:MONC) 3,68% et Burberry (LON:BRBY) 2,24%.
"On va probablement assister à quelques surprises comme celle-là cette année, en particulier avec les entreprises exposées à la classe moyenne chinoise et aux dépenses de consommation qui ont évidemment été freinées l'an dernier par les mesures de confinements", a déclaré Andrew Bell, directeur général de Witan Investment Trust.
Le secteur de la consommation cyclique est en tête du Stoxx 600 avec un gain de 2,86%.
La chaîne britannique de supermarchés Tesco (LON:TSCO) prend 1,83% à la faveur de l'annonce d'une prévision de bénéfice annuel stable après une baisse de 6,3% en 2022-2023 liée à une forte inflation.
CHANGES
Le dollar recule de 0,18% face à un panier de devises de référence, à un creux de deux mois après les chiffres des prix à la consommation américaine.
L'euro se traite à 1,1017 dollar (+0,25%).
La livre sterling s'affiche à 1,25075 dollar (+0,18%), malgré la stagnation de l'économie britannique en février.
TAUX
Les rendements obligataires sont globalement stables: celui des bons du Trésor américain à dix ans s'affiche à 3,4243% et celui du Bund allemand à 2,367%.
L'écart entre ces deux échéances s'est resserré jeudi à son plus faible niveau en deux ans, alors que les anticipations de nouvelles hausses de taux dans la zone euro se sont encore renforcées.
Les marchés monétaires prévoient des hausses supplémentaires de 75 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici la fin de l'année. Christine Lagarde, la présidente de l'institut, doit s'exprimer dans la journée dans le cadre des réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent dans la crainte d'une possible récession aux Etats-Unis qui pourrait peser sur la demande: le Brent cède 0,55% à 86,85 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,5% à 82,84 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)