par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, à l'exception de Londres, ont terminé en hausse mercredi, inscrivant de nouveaux sommets, alors qu'à Wall Street la tendance est hésitante à mi-séance après une série de records et un regain d'inquiétude lié à l'inflation.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,06% à 7.156,85 points, inscrivant un nouveau record en clôture. Le Dax allemand a grignoté 0,02% à 16.251,13 points, pour clôturer lui aussi sur un pic sans précédent.
Le Footsie britannique a en revanche fléchi de 0,48%, pénalisé par une inflation qui a atteint en octobre son plus haut niveau depuis dix ans, ce qui renforce les anticipations d'une hausse des taux de la Banque d'Angleterre.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,22%. Le Stoxx 600, en hausse de 0,17%, a fini pour sa sixième séance consécutive dans le vert, inscrivant un niveau inédit en clôture à 490,10 points.
Les marchés d'actions sont toujours portés par les résultats et prévisions d'entreprises qui prennent quelque peu le pas sur les inquiétudes liées à l'inflation, mais la faiblesse des gains témoigne d'une certaine prudence.
L'inflation dans la zone euro a accéléré en octobre pour atteindre 4,1% en rythme annuel, son plus haut niveau depuis 13 ans, tirée par la hausse des prix de l'énergie, ont confirmé les chiffres définitifs publiés par Eurostat.
"Il y a encore des points d'interrogation sur des sujets clés - le coût de l'énergie et des métaux de base, les problèmes dans les chaînes d'approvisionnement, la Chine, la croissance des salaires, la décision de la Réserve fédérale - et l'impact de tout cela sur les marchés européens", note Roland Kaloyan, stratège en actions européennes chez Société Générale (PA:SOGN).
"Mais ce que nous pouvons dire de cette saison trimestrielle, c'est que les entreprises ont été en mesure de bien gérer (cela) jusqu'à présent", a-t-il ajouté.
Les bénéfices des entreprises du Stoxx 600 sont attendus au troisième trimestre en hausse de 60,4%, à 103,6 milliards d'euros, selon les dernières données de Refinitiv contre un gain de 60,7% initialement estimé la semaine dernière.
VALEURS
Aux valeurs en Europe, le groupe de luxe Kering (PA:PRTP), toujours porté par les prévisions de sa marque phare Gucci et un relèvement de recommandation, a fini sur un gain de 1,39%, réalisant l'une des meilleures performances du CAC 40, tandis qu'Unibail Rodamco (AS:URW) (-4,31%) a terminé en queue de l'indice parisien.
A Francfort, le groupe allemand spécialisé dans les équipements médicaux Siemens (SIX:SIEGn) Healthineers a gagné 5,6% après avoir relevé les objectifs de synergies pour cette année liées à l'acquisition de Varian.
A Zurich, le groupe suisse de luxe Richemont (SIX:CFR) (+0,6%) a profité de plusieurs relèvements de son objectif de cours par des intermédiaires, pour enregistrer une cinquième séance dans le vert.
Coté baisse, le groupe polonais de livraisons de colis InPost a plongé de 13,05%, après l'abaissement de ses perspectives en raison, dit-il, d'un ralentissement de la croissance dans le commerce électronique.
Sur le plan sectoriel, le compartiment du transport et des loisirs, en repli de 1,58%, a accusé la plus forte baisse du Stoxx 600, pénalisé en partie par le groupe suédois de jeux d'argent en ligne Evolution (-5,02%), accusé d'opérer notamment en Iran, en violation des sanctions américaines.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,54% et le Standard & Poor's 500 de 0,14%, tandis que le Nasdaq prenait 0,04%. Les investisseurs sont partagés entre les craintes inflationnistes et les solides résultats affichés au troisième trimestre, notamment par les groupes de distribution.
La publication mardi des ventes au détail a montré qu'elles avaient progressé en octobre (+1,7%) à leur rythme le plus élevé depuis mars malgré la hausse des prix, ce qui pourrait témoigner de la robustesse de l'économie américaine alors que certains membres de la Réserve fédérale américaine plaident pour un relèvement des taux dès 2022.
Après Walmart (NYSE:WMT) mardi, Lowe's (+0,82%) et Target (-5,24%) ont relevé mercredi leurs prévisions pour 2021, laissant présager une fin d'année en fanfare pour la consommation. Le titre Target fléchit car les marges au troisième trimestre ont été affectées par les tensions sur les chaînes d'approvisionnement.
Hors distribution, Visa (NYSE:V), pèse sur le Dow, reculant de 5,66%, après la décision d'Amazon (NASDAQ:AMZN) (+0,54%) de ne plus accepter les cartes de crédit émises par le groupe au Royaume-Uni dès 2022 en raison de frais jugés trop élevés.
CHANGES
Aux changes, l'indice dollar est stable face à un panier de six devises de référence après avoir touché un sommet à 95,884 points pour la première fois depuis juillet 2020 sur fond d'anticipation d'un relèvement des taux en 2022 après les propos du président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard.
L'euro recule à 1,1311 dollar, toujours affecté par les dernières déclarations, jugées accommodantes, de la présidente de la banque centrale européenne, Christine Lagarde.
La livre sterling avance de 0,37% face au dollar et de 0,44% face à l'euro, après les chiffres de l'inflation en octobre en Grande-Bretagne.
Parmi les cryptomonnaies, le bitcoin remonte de 0,1%, à 60.180 dollars après avoir reflué en séance à un creux de trois semaines à 58.400 dollars.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans aux Etats-Unis recule de 1,8 point de base à 1,6164%, après un sommet de trois semaines à 1,649% à la suite de la hausse plus forte que prévu des ventes au détail aux Etats-Unis en octobre.
En Europe, les rendements sont quasiment stables, celui du dix ans allemand ayant fini pratiquement inchangé à -0,244%, tout comme son équivalent français de même échéance (0,1150%).
PÉTROLE/GAZ
Sur le marché pétrolier, les cours sont affectés par les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole concernant un risque imminent d'offre excédentaire sur le marché alors que l'évolution de la pandémie en Europe pourrait limiter la demande.
Le Brent abandonne 1,27% à 81,37 dollars le baril et le brut léger américain 1,78% à 79,32 dollars.
Sur le marché du gaz, la suspension de la certification du gazoduc Nord Stream 2 entre l'Allemagne et la Russie fait monter les cours de gros en Europe (+1,54%).
(Reportage Claude Chendjou, avec la contribution d'Anisha Sircar à Bangalore, édité par Jean-Michel Bélot)