par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après la clôture positive de Wall Street et devraient ainsi réduire leurs pertes de la semaine, dominée par la perspective d'une hausse rapide des taux directeurs américains.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,72% pour le Dax à Francfort, de 0,67% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,86% pour l'EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait prendre jusqu'à 0,7% selon les premières indications disponibles.
Le marché parisien a perdu 3,3% depuis le début de la semaine et celle-ci devrait se solder par sa pire performance hebdomadaire depuis un mois. L'indice large européen Stoxx 600, lui, a cédé 0,72% en quatre séances.
Si le redressement des indices américains en toute fin de séance jeudi a de quoi rassurer, les investisseurs n'en restent pas moins préoccupés par l'impact à venir du resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, le compte rendu de sa dernière réunion ayant été le fait économique marquant de la semaine.
Deux responsables de la Fed, Charles Evans et Raphael Bostic, ont toutefois tenu un discours plus modéré jeudi, le premier évoquant la nécessité d'une démarche "mesurée".
Les marchés commencent en outre à se positionner en vue de la période des publications de résultats du premier trimestre: aux Etats-Unis, les profits du Standard & Poor's 500 sont attendus en hausse de 6,4% sur un an selon les données Refinitiv-IBES, après un bond de plus de 30% sur les trois derniers mois de 2021.
Si l'agenda économique du jour est pratiquement vide, les marchés restent attentifs aux informations concernant la guerre en Ukraine, qu'elles concernent l'offensive russe attendue dans l'est du pays ou les sanctions économiques visant Moscou.
A WALL STREET
La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, les gains de Pfizer (NYSE:PFE) (+4,3%), Microsoft (NASDAQ:MSFT) (+0,6%) et Tesla (NASDAQ:TSLA) (+1,2%) ayant favorisé un rebond en fin de séance.
L'indice Dow Jones a gagné 0,25% à 34.583,57 points, le Standard & Poor's 500 a pris 0,43% à 4.500,21 et le Nasdaq Composite a avancé de 0,06% à 13.897,30 points.
Le S&P 500 avait passé la majeure partie de la séance dans le rouge, pénalisé par les interrogations liées au conflit en Ukraine et le resserrement à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale. Les traders évaluent désormais à 88,9% l'hypothèse d'une hausse de 50 points de base du taux directeur de la Fed le mois prochain.
HP (NYSE:HPQ) a bondi de 14,8% après l'annonce de l'entrée à son capital de Berkshire Hathaway, le groupe dirigé par Warren Buffett.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei grappille 0,15% à moins d'une heure de la clôture, les investisseurs jouant la prudence faute d'élan donné par Wall Street, et il se dirige vers une baisse de près de 3% sur la semaine.
Toyota (T:7203) perd 3,74% après des informations de la presse australienne évoquant une lourde amende liée à des filtres à particule défectueux.
En Chine, la tendance est hésitante, entre l'inquiétude liée à la nouvelle vague de l'épidémie COVID-19 et l'espoir de nouvelles mesures de relance économique, considérées comme imminentes par certains analystes: le SSE Composite de Shanghai et le CSI 300 sont pratiquement inchangés.
CHANGES/TAUX
Le dollar continue de profiter de la perspective d'une hausse rapide des taux d'intérêt américains et l'indice qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de devises de référence, en hausse de 0,15% à 99,90, se rapproche du seuil des 100 points, qu'il n'a plus franchi depuis mai 2020.
L'euro cède 0,17% à 1,0859 dollar, au plus bas depuis le 8 mars. Le nouveau train de sanctions de l'Union européenne contre la Russie a ravivé les craintes d'un impact marqué du conflit sur l'économie des 27. Par ailleurs, certains cambistes privilégient la prudence avant le premier tour de l'élection présidentielle française.
Sur le marché des emprunts d'Etat, les rendements des bons du Trésor américain restent orientés à la hausse mais sous leurs plus hauts des derniers jours, à 2,6622% pour le dix ans et 2,5074% pour le deux ans.
PÉTROLE
Le prix du baril recule et s'achemine vers une baisse d'environ 3% sur l'ensemble de la semaine, dominée par l'annonce d'un recours des pays de l'Agence internationale énergie (AIE) à leurs réserves stratégiques à hauteur de 240 millions de barils au total.
Le Brent abandonne 0,68% à 99,90 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,47% à 95,58 dollars.
Le repli lié aux décisions de l'AIE, qui s'appliqueront à hauteur d'un million de barils par jour environ de mai à la fin de l'année pourraient limiter la hausse des prix à court terme mais ne modifieront pas les fondamentaux du marché, soulignent néanmoins de nombreux analystes.
(Edité par Matthieu Protard)