PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge en début de séance jeudi, le sentiment général de marché restant défavorable au risque face à la remontée du nombre de cas d'infections par le coronavirus dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 perd 0,8% à 4.832,64 points à 08h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 1,1% et à Francfort, le Dax recule de 0,23%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,67%, le FTSEurofirst 300 de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,58%.
Les investisseurs restent préoccupés par le risque de voir une résurgence de la pandémie freiner la reprise économique, un risque souligné mercredi par le Fonds monétaire international (FMI) lors de la présentation de prévisions économiques revues à la baisse.
Aux Etats-Unis, la Floride, l'Oklahoma et la Caroline du Sud ont fait état mercredi d'un nombre record de nouveaux cas d'infection par le coronavirus. Au total, le pays a enregistré près de 36.000 cas supplémentaires en 24 heures, un chiffre proche du pic atteint fin avril à 36.426.
La décision des gouverneurs de New York, du New Jersey et du Connecticut d'imposer des mesures de quarantaine aux voyageurs arrivant de neuf autres Etats a ravivé les craintes d'un nouveau ralentissement de l'activité économique, tout comme la décision de Walt Disney de repousser la réouverture de certains parcs à thème et d'hôtels en Californie ou celle d'Apple (NASDAQ:AAPL) de fermer de nouveau des magasins rouverts depuis quelques jours à peine.
"Les investisseurs évitent les actifs risqués et Wall Street est désespérément à la recherche de bonnes nouvelles sur le front du vaccin contre le coronavirus", résume Naeem Aslam, chef analyste d'AvaTrade, qui évoque aussi le retour dans l'actualité du thème des tensions commerciales entre les Etats-Unis et l'Europe.
La journée sera animée entre autres par la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) à 11h30 GMT, puis une heure plus tard par les chiffres définitifs du produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre et les statistiques hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
VALEURS
Comme mercredi, le repli des actions européennes n'épargne aucun secteur, les baisses les plus marquées touchant de nouveau le compartiment des transports et du tourisme (-1,47%), tandis que celui de l'énergie abandonne 1,14% et celui des banques 0,72%.
A Londres, Easyjet perd 6,73% après avoir levé environ 419 millions de livres sterling (462 millions d'euros) via un placement d'actions lancé pour renforcer son bilan face à la pandémie.
A la hausse, Lufthansa (DE:LHAG) bondit de 12,86% après la décision de l'homme d'affaires Hermann Thiele d'approuver le plan d'aide de neuf milliards négocié par la compagnie aérienne, un feu vert jugé indispensable à la mise en oeuvre de celui-ci.
Bayer (DE:BAYGN) prend 0,77% au lendemain de l'annonce d'un accord amiable d'indemnisation de près de 100.000 plaignants dans le dossier du Roundup aux Etats-Unis.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en baisse de 1,22% dans le sillage de Wall Street, un recul qui a touché particulièrement les valeurs cycliques. (TFR)
Les marchés de Chine continentale et de Hong Kong sont restés fermés, la journée étant fériée dans la République populaire.
En Australie, la Bourse de Sydney a chuté de 2,48% après l'annonce d'une nouvelle hausse du nombre quotidien de nouveaux cas d'infection dans le pays, au plus haut depuis deux mois.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une poursuite de la baisse ce jeudi à la Bourse de New York avec pour l'instant un repli de plus de 1% en vue pour le Standard & Poor's 500 et le Dow Jones.
Wall Street a déjà subi mercredi son repli le plus marqué depuis près de deux semaines: le Dow a cédé 710,16 points, soit 2,72%, à 25.445,94, le S&P-500 80,96 points, soit 2,59%, à 3.050,33 et le Nasdaq Composite 222,2 points (-2,19%) à 9.909,17 points.
L'indice de volatilité du CBOE a fini en hausse de 8,45%, à 33,84.
TAUX
La désaffection pour le risque alimente la demande pour les emprunts d'Etat jugés les plus sûrs, ce qui se traduit par une baisse de leurs rendements: celui du Bund allemand à dix ans diminue de plus de deux points de base à -0,455%, au plus bas depuis dix jours, et son équivalent américain près de deux points à 0,6642%.
A l'inverse, le rendement à dix ans de l'Italie, un émetteur jugé bien risqué, est en hausse de plus de deux points à 1,373%.
CHANGES
Le climat général de défiance vis-à-vis du risque bénéficie au dollar, qui s'apprécie de 0,14% face à un panier de devises de référence.
L'euro en souffre et revient autour de 1,1240 dollar
PÉTROLE
Le marché pétrolier poursuit son repli après avoir chuté de plus de 5% mercredi en réaction à l'annonce d'un nouveau record des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le Brent cède 1,94% à 39,53 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,05% à 37,23 dollars.
(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)