par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait poursuivre son rebond et les Bourses européennes progressent à mi-séance jeudi, l'optimisme l'emportant nettement sur les marchés en dépit de la perspective de plus en plus nette du resserrement de la politique monétaire américaine.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,51% pour le Dow Jones, de 0,58% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,59% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,83% à 6.692,19 points vers 10h35 GMT après un pic de dix jours à 6.718,80. A Londres, le FTSE 100 prend 0,25% et à Francfort, le Dax avance de 0,84%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,96%, le FTSEurofirst 300 de 0,9% et le Stoxx 600 de 0,89%. Ce dernier affiche désormais un rebond de près de 4% depuis le plus bas de deux mois touché lundi.
En annonçant qu'elle pourrait commencer dès novembre à réduire ses achats d'obligations et dès 2022 à relever ses taux d'intérêt, la Fed semble avoir conforté les espoirs de poursuite de la reprise économique sans inquiéter les investisseurs sur les retombées du resserrement monétaire, tout en conservant la possibilité de prolonger ses mesures accommodantes si nécessaire.
"Ceci semble somme toute logique au vu du tassement noté de l'activité au troisième trimestre et des créations d'emplois décevantes en août, qui peuvent justifier un peu de prudence avant d'enclencher la normalisation de la politique monétaire américaine", commente Vincent Manuel, directeur des investissements d'Indosuez Wealth Management.
La Norges Bank, la banque centrale norvégienne, a quant à elle franchi un pas de plus en relevant son taux directeur d'un quart de point, à 0,25%, comme attendu, alors que la Banque nationale suisse (BNS) s'en tenait au statu quo.
Parallèlement, les craintes liées au géant immobilier chinois Evergrande restent reléguées au second plan dans l'attente de nouveaux éléments sur sa situation financière. La Bourse de Hong Kong, restée fermée mercredi, a gagné 1,19%, tiré par les valeurs immobilières, à commencer par Evergrande lui-même, dont l'action a rebondi de 17,62%.
Dans ce contexte, les investisseurs semblent ignorer les premiers résultats inférieurs aux attentes des enquêtes PMI d'IHS Markit sur l'activité du secteur privé en Europe, qui reflètent un ralentissement marqué dans le secteur privé.
La suite de la séance sera animé entre autres par les décisions de la Banque d'Angleterre à 11h00 GMT et les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis à 12h30 GMT.
VALEURS EN EUROPE
Tous les secteurs de la cote européenne sont en hausse à la mi-journée, la meilleure performance étant pour les technologiques, dont l'indice Stoxx s'adjuge 1,58%.
Le compartiment automobile (+1,34%) profite entre autres du bond de 4,25% de Faurecia (PA:EPED), dont la prévision de trésorerie solide l'emporte sur la révision à la baisse des perspectives de résultats 2021.
Dans le sillage de Faurecia, Valeo (PA:VLOF) gagne 6,76% - la meilleure performance du Stoxx 600 - et l'allemand Continental (DE:CONG) 3,69%.
TAUX
Le discours de la Fed et le rebond des actions se conjuguent pour favoriser la hausse des rendements obligataires: celui des bons du Trésor à dix ans prend près de trois points de base à 1,3362% et son équivalent allemand plus de deux points à -0,304%.
CHANGES
Le dollar reste orienté à la baisse et s'éloigne de son récent pic d'un mois, le regain d'appétit pour le risque et l'évolution pour l'instant rassurante du dossier Evergrande l'emportant sur la perspective du resserrement de la politique de la Fed.
L'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,25% et l'euro remonte à 1,1717 contre 1,1682 au plus bas mercredi.
PÉTROLE
Le marché pétrolier montre des signes d'essoufflement après sa forte hausse de mercredi, favorisée par l'annonce d'une diminution plus marquée qu'anticipé des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Brent abandonne 0,34% à 75,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,43% à 71,92 dollars.
Ils avaient l'un et l'autre pris 2,5% mercredi après l'annonce d'une baisse des stocks de brut américains, tombés à leur plus bas niveau depuis octobre 2018.
(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)