par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues dans le rouge lundi à l'ouverture en raison de la persistance d'un sentiment négatif sur les marchés, la crainte étant que les banques centrales contribuent à plonger l'économie mondiale en récession en voulant maîtriser l'inflation à coup de hausses de taux.
Les contrats à terme donnent une baisse de 0,67% pour le CAC 40 parisien, de 1,01% pour le Dax à Francfort, de 0,82% pour le FTSE à Londres.
Ce dernier a réduit ses pertes en réaction à une information de BBC selon laquelle le gouvernement britannique va renoncer à son projet de suppression de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, critiquée jusque dans les rangs des conservateurs.
En ce début de quatrième trimestre, les motifs d'inquiétudes qui ont pesé sur les trois mois précédents restent les mêmes: l'impact du resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales sur le rythme économique, les tensions inflationnistes et la guerre en Ukraine.
Les marchés se préparent en outre à la publication prochaine des premiers résultats d'entreprises qui "risquent d'être peu réjouissantes", ont déclaré les analystes de Saxo Capital Markets, à la lumière de l'environnement économique incertain.
Les investisseurs suivront ce lundi la publication des indices PMI et ISM pour le secteur manufacturier en zone euro et aux Etats-Unis.
Autres rendez-vous de la semaine, la publication, jeudi, du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne et celle, vendredi, du rapport mensuel sur l'emploi américain.
A WALL STREET
Wall Street a clôturé vendredi sur une nouvelle baisse, au terme d'une séance en dents de scie et d'un trimestre mouvementé sur fond d'inflation galopante, de durcissement des politiques monétaires et de craintes de récession.
Le S&P 500, indice phare de la Bourse de New York, a enregistré son pire mois de septembre depuis la crise financière de 2008, avec une baisse de 9,32%, et les trois grands indices de la place, S&P, Dow Jones et Nasdaq Composite, ont enregistré leur troisième semaine de baisse d'affilée.
Sur la séance, le Dow a abandonné 1,71%, à 28.725,51 points, le S&P 500 et le Nasdaq ont perdu 1,51% à respectivement 3.585,62 et 10.575,62 points.
Parmi les 11 indices sectoriels du S&P 500, seul l'immobilier a tiré son épingle du jeu, les dix autres clôturant dans le rouge, valeurs technologiques en tête.
Nike (NYSE:NKE) et le croisiériste Carnival (LON:CCL) ont averti que les pressions inflationnistes pesaient sur leurs marges. Leurs titres ont perdu respectivement 12,8% et 23,3%.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse.
EN ASIE
La Nikkei à Tokyo a pris 1,07% grâce au rebond des valeurs liées aux semi-conducteurs et au secteur de l'énergie avec la hausse des cours pétroliers.
Les Bourses de Chine continentale sont pour leur part fermées à l'occasion des congés de la "Golden Week".
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar gagne 0,26% face à un panier de devises internationales dont l'euro, qui recule à 0,9816 dollar.,
La livre sterling s'est retournée à la hausse contre le dollar (+0,69%) et l'euro (+0,49%) à la suite des informations de la BBC concernant une possible suppression de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu.,
Les traders seront d'autant plus attentifs cette semaine à la conférence annuelle du Parti conservateur. Au premier jour de ce congrès, la Première ministre Liz Truss n'a pas remis en cause son projet économique, très critiqué pour son manque de précision sur le financement des allègements fiscaux qu'il prévoit, même si elle a admis des erreurs de communication.
TAUX
Du côté des emprunts d'Etat, le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement, à 3,7845%. Son équivalent allemand gagne moins d'un point de base dans les premiers échanges, à 2,117%.
PÉTROLE
Le marché du pétrole est en hausse alors que selon plusieurs sources, l'Opep+ envisage de réduire sa production de plus d'un million de barils par jour lors de sa réunion de mercredi, ce qui représenterait la plus importante diminution depuis la pandémie de COVID-19.
Le Brent gagne 2,88% à 87,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,98% à 81,86 dollars.
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey et Kate Entringer)