par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes s'offrent un rebond mercredi dans les premiers échanges après la deroute de la veille dans le sillage de l'effrondrement des cours pétroliers.
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,57% à 4 382,14 points vers 8h35 GMT. À Francfort, le Dax reprend 1,2% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,26%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 1,02%, le FTSEurofirst 300 de 1,05% et le Stoxx 600 de 1,11%.
L'indice parisien a chuté de 3,77% mardi et le Stoxx 600 a reculé de 3,39%, les investisseurs actions s'inquiétant de l'effondrement des prix du pétrole, signe du choc économique provoqué par la pandémie de coronavirus.
Le contrat à terme sur le pétrole brut américain (West Texas Intermediate, WTI) pour livraison mai s'est effondré en début de semaine, passant sous le seuil de zéro pour la première fois de son histoire, et les cours chutent encore ce mercredi.
PÉTROLE
La panique continue de sévir sur les marchés pétroliers qui s'angoissent des conséquences de la pandémie de coronavirus sur la demande mondiale et de la saturation des capacités de stockage qui en découle.
Le contrat à terme en juin sur le baril de Brent a fini en recul de 24% mardi et il plonge encore de plus d'environ 10% à 17,34 dollars le baril mercredi.
Le cours du baril de brut américain (West Texas Intermediate, WTI) de même échéance a fini en baisse de 43% mardi et recule légèrement ce mercredi, autour de 11,5 dollars.
"Un baril à moins de 10 dollars, voire négatif, n'intéresse plus personne et cela soulève de nombreuses tensions sur le marché du pétrole mais également des conséquences possibles sur l'économie globale", a déclaré Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
"Les Etats-Unis, qui ont investi massivement dans le pétrole non conventionnel durant ces dernières années, pourraient voir des faillites à répétition de producteurs de pétrole indépendants", ajoute-t-il. "Ce phénomène devrait accélérer les défaillances de paiements et devrait également augmenter le risque sur le secteur bancaire".
Les investisseurs suivront avec attention la publication à 14h30 GMT des chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks de brut aux Etats-Unis.
VALEURS
Malgré la tendance baissière persistante sur le marché pétrolier, l'indice Stoxx du secteur regagne 0,78% après un repli de 4,3% la veille. A Paris, Total (PA:TOTF) gagne 1,4% mais TechnipFMC (PA:FTI) reste dans le rouge (-0,1%) après avoir chuté de 7% mardi.
Le groupe de luxe Kering (PA:PRTP) chute de 5,88%, lanterne rouge du CAC 40, après avoir publié mardi un recul de son chiffre d'affaires au premier trimestre, impacté comme ses concurrents par la fermeture de ses magasins.
Malgré des perspectives dégradées, STMicro prend 4,77% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 7,5%. Le titre profite aussi des résultats supérieurs aux attentes de l'américain Texas Instruments, qui se prépare également à accuser le choc de la pandémie au deuxième trimestre. Il prenait 2% mardi dans les échanges après la clôture de Wall Street.
Le secteur de la technologie signe la plus forte hausse européenne, son indice Stoxx gagnant 2,27%.
Plus forte hausse du Stoxx 600, Akzo Nobel grimpe de 8,72%, le groupe de peintures et de revêtements ayant publié un bénéfice trimestriel en nette augmentation.
Roche (SIX:ROG) gagne 1,5% à la Bourse de Zurich, le groupe pharmaceutique ayant confirmé ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice pour 2020 grâce à la demande accrue pour ses nouveaux tests de dépistage du coronavirus.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les indices américains signalent pour le moment une hausse à l'ouverture, autour de 0,8% en moyenne, après le lourd repli de la veille.
Le Dow Jones a cédé mardi 2,67%, le S&P-500 a perdu 3,07% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 3,48%.
Les onze indices sectoriels composant le S&P 500 ont tous reculé d'au moins 1,6%, le secteur de l'énergie clôturant sur un nouveau repli, le septième en huit séances, sur fond d'effondrement des cours du pétrole.
Mis à part Texas Instruments, Netflix (NASDAQ:NFLX) a également publié ses résultats après la clôture mardi. Le groupe a attiré deux fois plus de nouveaux abonnés que prévu au premier trimestre mais s'attend un deuxième semestre moins intense si les mesures de confinement sont levées.
Le Sénat des Etats-Unis a voté par ailleurs mardi un plan d'aide d'environ 500 milliards de dollars supplémentaires pour aider les petites et moyennes entreprises et soutenir les hôpitaux face à la crise issue de la pandémie de coronavirus. Le texte pourrait être soumis au vote à la Chambre des représentants, à majorité démocrate, dès jeudi.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a reculé de 0,74% dans un contexte d'aversion au risque alimenté par la chute du pétrole et le début attendu cette semaine des publications de résultats d'entreprises.
Les Bourses chinoises se sont pour leur part retournées à la hausse en fin de séance, l'indice composite de Shanghai a gagné 0,6% et le CSI 300 des grandes capitalisations a pris 0,8%.
TAUX
La hausse des actions s'accompagne d'une légère remontée des rendements des emprunts d'Etat: le rendement des Treasuries à dix ans remonte de plus d'un point de base, à 0,586%. En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans prend deux points à -0,46%.
CHANGES
Le dollar, qui profitait jusqu'à maintenant de son statut d'actif refuge, recule de 0,12% contre un panier de devises internationales.
L'euro est quant à lui pratiquement inchangé, autour de 1,0857.
Le dollar australien (+0,8%) profite de son côté de l'annonce d'une hausse record des ventes au détail le mois dernier en Australie, liée à l'annonce de mesures de confinement face à l'épidémie de coronavirus
(édité par Patrick Vignal)