par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont clôturé dans le rouge mercredi, en dépit de la progression de Wall Street, la prudence l'emportant avant les annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) attendues dans la soirée.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,51% à 5.399,45 points. Le Footsie britannique a cédé 0,05% et le Dax allemand a perdu 0,44%. L'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 0,52%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,27% et le Stoxx 600 a reculé de 0,24%.
A Milan, le FTSE MIB a accusé un repli plus marqué de 1,44%, après l'annonce de probables élections législatives en mars.
"Cela intervient plus tôt que ce que l'on avait anticipé", souligne Wilfrid Galand, responsable de la stratégie marchés chez Neuflize OBC. "Cela risque d'introduire de la volatilité juste après les fêtes sur les marchés actions et taux".
Aux valeurs en Europe, le secteur de la distribution (+0,29%) a été porté par le bond du britannique Dixons Carphone (LON:DC) (+8,48%), qui a fait état de ventes records pour le "Black Friday" et annoncé une réorganisation de son activité de téléphonie mobile.
L'espagnol Inditex (MC:ITX) (Zara), numéro un mondial du prêt-à-porter, a aussi apporté sa contribution avec un gain de 1,72% après des résultats bien accueillis.
A l'inverse, le compartiment des services aux collectivités a chuté de 2,11%, de loin la plus forte baisse sectorielle en Europe, en raison du plongeon de 13,23% de l'allemand Innogy, sanctionné après un avertissement sur résultats.
La maison-mère RWE (DE:RWEG) a perdu 13,06%.
De son côté, Altice (AS:ATCA) a perdu 7,99%, après avoir brutalement décroché mercredi dans l'après-midi, perdant jusqu'à plus de 12%. Selon des traders et analystes, certains investisseurs, notamment américains, peuvent être tentés de prendre des bénéfices sur la valeur après sa forte remontée des derniers jours.
LA FED AU PROGRAMME, AVANT LA BOE ET LA BCE
A Wall Street, les trois indices de référence évoluent en hausse, soutenus notamment par la progression des valeurs industrielles. Le Dow Jones gagne 0,5%, soutenu par la progression de Boeing (NYSE:BA) et Caterpillar (NYSE:CAT).
Les investisseurs attendent à 19h00 GMT la décision de politique monétaire de la Fed à l'issue de sa réunion de deux jours. Sa présidente, Janet Yellen, prendra la parole une demi-heure plus tard.
Le marché évalue à 100% la probabilité d'une dernière hausse des taux cette année, selon le baromètre FedWatch de CME Group. Au-delà de la décision sur les taux, les investisseurs attendent surtout de la conférence de presse de Janet Yellen des indications en matière d'évolution des taux et de l'inflation en 2018.
En novembre, la hausse des prix à la consommation a accéléré le mois dernier aux Etats-Unis, conformément aux attentes, en raison d'un rebond des prix de l'essence, mais un recul des dépenses de soins de santé et de vêtements a limité l'inflation sous-jacente.
Cette publication a pesé sur les rendements obligataires américains et le dollar. Le rendement des Treasuries à 10 ans est retombé vers 2,38% alors qu'il évoluait dans la matinée au-delà de 2,42%. De son côté, le billet vert recule de 0,2% face à un panier de devises de référence.
L'annonce, juste après la clôture en Europe, d'un accord entre les chefs de file du Sénat et de la Chambre des représentants aux Etats-Unis sur le projet de réforme fiscale a toutefois permis de limiter le repli du dollar et a fait remonter légèrement les rendements obligataires. La progression de Wall Street s'est aussi légèrement accélérée.
En Europe, les cambistes suivront avec attention jeudi la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), à 12h45 GMT, qui suivra celle, à 12h00 GMT, de la Banque d'Angleterre (BoE).
L'euro évolue pour l'heure en hausse de 0,2% face au dollar, autour de 1,1760, et la livre sterling avance de 0,4% face au billet vert, à 1,3360.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut évoluent à nouveau en baisse au cours d'une séance volatile. L'annonce d'une baisse plus forte que prévu des stocks de pétrole aux Etats-Unis est contrebalancée par l'augmentation plus importante qu'attendu des stocks d'essence.
(édité par Wilfrid Exbrayat)